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La Roche: les os de la bataille de Waterloo utilisés pour fabriquer du sucre

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 Publié le mercredi 08 mai 2024 à 15:49 - Mis à jour le mercredi 08 mai 2024 à 16:20    La Roche-en-Ardenne

Le médecin légiste Philippe Boxho et l'historien Bernard Wilkin ont dernièrement animé une conférence à La Roche-en-Ardenne. Une conférence médico-historique qui traitait de l'utilisation des os retrouvés sur le champs de bataille de Waterloo. Avec des conclusions bien surprenantes.


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 Qu'est-il advenu des ossements des soldats morts au combat lors de la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815 ? Cette question taraude plus d'un historien vu que très peu d'os ont été retrouvés sur la plaine, malgré des recherches archéologiques menées depuis plus de dix ans. Si le tourisme macabre qui s'est développé dans les années suivant la bataille répond à une partie de l'énigme, c'est un autre business, plus surprenant celui-ci, qui explique cette difficulté de dénicher des squelettes de soldats français, prussiens ou britanniques.

 "Ces os ont été vendus à l'industrie alimentaire car comme les os d'animaux, ils  ont servi à la fabrication du sucre blanc" explique l'historien Bernard Wilkin.

Alors rassurez-vous, le sucre que vous mettez dans votre café n'est plus issu de ce procédé quelque peu glauque mais qui avait permis à l'Europe de répondre à sa demande en sucre, après le blocus continental imposé par Napoléon contre les produits importés des colonies britanniques.

Ce thème aussi surprenant que passionnant était développé jeudi dernier à La Roche en présence du docteur Bernard Wilkin, pour la partie historique. Et du professeur Philippe Boxho pour la partie médecine légale. Ce dernier a livré plusieurs analyses sur les ossements retrouvés sur le champs de bataille de Braine-l'Alleud, où Napoléon fut défait.

"Les cranes montrent des individus relativement jeunes. Par contre, les colonnes vertébrales sont plus âgées. Soit il y avait deux catégories d'individus, des jeunes et des plus âgés, soit la charge qu'il portait a pu déformer leur colonne" explique le professeur Philippe Boxho, médecin-légiste.

 Des analyses  devraient, à terme, permettre d'établir la taille, le poids, le visage ou encore l'origine ethnique des individus retrouvés. Cela faisait plusieurs années qu'un événement n'avait plus attiré autant de monde à la salle du Faubourg Saint-Antoine de La Roche. Avec cette conférence, le cercle historique Segnia a visé juste. Preuve s'il en faut, qu'au contraire de la plaine de Waterloo, cette soirée était tout sauf morne.


Antoine Billa