Patrimoine

Arlon : la flèche de croisée de Saint-Martin a retrouvé son lustre d'antan

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 Publié le jeudi 16 mai 2024 à 17:50 - Mis à jour le jeudi 16 mai 2024 à 21:15    Arlon

L'entreprise Golinvaux termine en ce moment la réfection de la flèche de croisée de l'église Saint-Martin à Arlon. Un véritable ouvrage d'art qui a mobilisé toutes les ressources de l'entreprise pour restaurer ce clocher qui partage des similitudes avec celui de Notre-Dame de Paris. 


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C'est un chantier exceptionnel qui se termine actuellement sur le toit de Saint-Martin, à la croisée du transept. Exceptionnel, le mot n'est pas trop fort pour décrire la prouesse technique de ces artisans de l'entreprise Golinvaux qui ont reconstruit à l'identique cette flèche du début du 20e siècle. Un clocher couvert de plomb et d'ornements qui ne sont pas sans rappeler ceux de la célèbre cathédrale Notre-Dame de Paris, comme nous le confirme la directrice de l'entreprise de toitures et charpentes, Colette Golinvaux :

"C'est un bâtiment néogothique qui date d'il y a cent ans, mais à l'époque ils ont repris tout à fait le modèle de Notre-Dame de Paris. C'est pratiquement la flèche de Notre-Dame divisée par deux et demi. Bon, il y a quelques éléments qui ne sont pas là, mais il y en a beaucoup qui y sont et qui sont symboliques parce qu'on voit des trèfles, on voit des trilobes... car tri c'est la trinité".

Si l'ouvrage a mobilisé toutes les ressources de l'entreprise, c'est le talent des couvreurs-plombiers qui frappe l'oeil du visiteur. Reconstituée à l'identique, la charpente a ensuite été habillée d'une couverture de plomb mais également de pièces plus imposantes comme des gargouilles. 80 % des pièces ont été restaurées, mais certaines d'entre elles ont entièrement été recrées. L'équipe Golinvaux a pu compter sur le savoir-faire d'un couvreur maison, un ancien qui a transmis ses compétences aux jeunes couvreurs, comme François :

Travailler du plomb c'est très spécifique au patrimoine donc c'est une expérience exceptionnelle. C'est le genre de chantier qu'on ne fera peut-être qu'une fois dans la vie.

-Finalement c'est presque une oeuvre d'art ?

On s'en rapproche, on est un petit peu des artistes (sourire)".

Le plomb est un matériau qui résiste très bien au temps, mais qui nécessite des connaissances précises. Il faut respecter ce qu'on appelle le fluage du plomb donc sa dilatation. Il est lourd, donc il faut pouvoir l'accrocher en le laissant se dilater et éviter qu'il ne se déchire par la suite" explique Colette Golinvaux.

 Une technique qui fait écho au savoir des anciens qui ont dressé la première flèche il y a 110 ans. Un héritage qu'a souhaité respecter au maximum l'entreprise. Une tâche difficile car les plans précis de l'édifice n'existait plus. Ils ont été reconstitués entièrement pour coller au plus près à la réalité et corriger au passage la structure porteuse qui avait été complétée ultérieurement de renforts en béton.

D'ici deux semaines, les échafaudages auront disparu et la nouvelle cloche de la flèche pourra résonner dans son nouvel écrin. Mais la cure de jouvence est loin d'être terminée pour St Martin. Le prochain chantier s'attaquera au clocher. Un travail de restauration et de maçonnerie qui devrait également constituer un beau défi patrimonial.


Frédéric Feller





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