Le DNF, le comité d'acquisition et la ville d'Arlon ont renégocié la vente du domaine forestier de Viroinval. La nouvelle offre, supérieure de 1,75 million, a été confirmée par la ministre Céline Tellier, mais elle n'atteint pas les espérances de la ville. La Région s'est engagée à ne pas forcer la vente.

En d écembre 2022, la majorité arlonaise entérinait la vente au DNF de ses 350 ha de forêts, dont elle est propriétaire à Viroinval, en bordure de Meuse et de botte de Givet. Neuf mois et quatre estimations plus tard, Arlon est sur le point de conserver son bien. "C'est très probable", nous confirme le président de CPAS, Alain Deworme, en charge des forêts arlonaises, "car nous n'avons pas les montants que nous attendons". Ce montant, c’est 8,6 millions d'euros, basé sur les calculs de Jean Réginster, expert forestier indépendant que la ville a mandaté, pour réévaluer la première estimation du DNF, 4,6 millions, sur lesquels la majorité avait initialement marqué son accord, malgré les alertes venues des bancs de l’opposition. 

Face aux critiques et aux interrogations, DNF, comité d’acquisition et ville d’Arlon se sont remis autour de la table, début des vacances et une seconde offre de prix a été avancée par les services de Wallonie : un peu plus 6 millions, soit 1,750 million de plus que la première, mais 2 millions en-dessous de ce qu’attend désormais Arlon. "On reste très loin de ce que notre expert nous a dit, et ça parait étonnant", glisse Alain Deworme.

Entre temps, une troisième évaluation a même été avancée, par l’ancien inspecteur général du DNF, Jean-Pierre Scohy, aujourd’hui retraité, jouant d’initiative les médiateurs. Son chiffre, de 7,2 millions cette fois, a même été évoqué lors d’une entrevue qu’ont eu en distanciel  la ministre Céline Tellier et les bourgmestre et président de cpas arlonais :  "La ministre aurait pu transiger sur base de ce montant, mais elle nous a confirmé la semaine dernière par mail, qu'elle s'en tiendrait aux 6 millions du DNF. Ce qui laisse un gap trop important pour céder le domaine à ce prix-là."

Encore fallait-il que la Région et le comité d’acquisition acceptent de ne pas forcer pas la vente, eu égard au vote du conseil communal de décembre dernier. Ce que le collège s’est vu assuré au cours des derniers échanges.
Le domaine du Risque tout à Viroinval restera donc  plus que probablement dans le giron communal, au soulagement du conseiller de la minorité Jean-marie Triffaux, qui le premier avait tiré la sonnette d’alarme : "C'est absolument incroyable ce qui s'est passé. La ville a failli perdre des millions d'euros. Certains ne se sont pas  posé les questions qu'il fallait quand il fallait, et ont vu l'opportunité d'engranger de l'argent facilement et rapidement. Je suis content que ça se termine bien".

Au final la majorité arlonaise s’en sortira sans casse. Mais la confiance entre les deux administrations wallonne et communale en a pris un coup.Arlon continuera à gérer son domaine forestier de Viroinval, mais fera appel à l'avenir à un expert forestier indépendant.

Christophe Thiry