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Prime d'attractivité pour le personnel infirmier : la CGSP réagit aux propos de Stéphan De Mul

Prime d'attractivité pour le personnel infirmier : la CGSP réagit aux propos de Stéphan De Mul
 Publié le lundi 31 janvier 2022 à 18:27 - Mis à jour le lundi 04 juillet 2022 à 15:33    Arlon

Après la CSC Services publics, c'est la CGSP qui souhaite réagir aux propos tenus par le député provincial Stéphan De Mul (PS) sur notre antenne. Ce dernier réagissait aux griefs suscités par la prime provinciale à l'engagement de futures infirmières et infirmiers.


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Si elle partait d'une bonne intention (résoudre le problème d'attractivité du personnel dans les hôpitaux) la prime de 7.000 euros proposée aux futur(e)s engagé(e)s de Vivalia a provoqué l'ire du personnel en place et ravivé les tensions sociales au sein de l'intercommunale hospitalière.

Secrétaire régionale ADMI, Sabine Delaunoy, pointe ainsi la responsabilité de l'intercommunale dans les retards pris pour instaurer les nouveaux barèmes qui doivent revaloriser la profession.

« J’entends que l’implémentation de l’If-ic (nouveaux barèmes) serait bloquée par les syndicats. Les négociations se poursuivent au niveau fédéral afin que cet If-ic colle à la réalité de nos services publics et soit réellement valorisant pour un maximum d’agents.

En attendant, tous les hôpitaux du pays, tous sauf Vivalia, ont démarré le processus afin de déterminer les futures rémunérations des agents. La raison que nous donne Vivalia : « Nous n’avons toujours pas reçu les simulateurs permettant d’avancer dans l’instauration. »

L’information que nous donne l’If-ic : « Toutes les structures hospitalières ont reçu tous les outils pour commencer les travaux. »

En ce moment, l’If-ic ne serait pas valorisant pour les aides-soignants qui ont aussi droit à une reconnaissance de la pénibilité de leur métier et sans qui les infirmiers ne pourraient prodiguer les meilleurs soins, ces 2 fonctions étant complémentaires. Bon nombre d’autres fonctions ne seraient pas valorisées non plus, ce qui serait inadmissible ! »

Revoir les explications de Stéphan De Mul concernant la prime de 7.000 euros

 La CGSP réagit également à d'autres propos du député provincial et dénonce une prime qui va créer une concurrence stérile entre hôpitaux de différentes provinces. Il regrette également ces propos de Stéphan De Mul jugés dévalorisants pour les soignants en maisons de repos : « Les infirmières travaillant en maisons de repos ont parfois quitté les hôpitaux car le rythme ne leur convenait plus, c’est un métier différent ».

Un personnel "frustré et démotivé"

« Monsieur De Mul, connaissez-vous le rythme imposé aux soignants dans les maisons de repos ? Connaissez-vous la charge de travail, la réalité de terrain actuelle dans ces mêmes maisons de repos suite à la pénurie toujours grandissante dans le secteur (...)

Je me permets, ici, de vous livrer le témoignage d’une soignante plus que remontée face à vos propos : « Pour ce qui est des primes Covid allouée par Vivalia, le personnel des MR-MRS s’est vu comme des « singes » derrières des grilles à qui on lançait des cacahuètes, vraiment rien de valorisant pour garder le personnel dans ces institutions  qui ne cessent de se remplir avec des cas de plus en plus lourds physiquement et psychologiquement à gérer ainsi que par une charge de travail à effectuer n’incombant pas spécialement au personnel soignant ».

« Le personnel des MR-MRS de Vivalia est frustré et démotivé par le manque d’attention qui lui est apporté,  trop souvent oublié et toujours mis de côté. Une seule priorité :  les hôpitaux. Monsieur De Mul, c’est avec joie que nous vous invitons à venir passer une journée en notre compagnie dans une MR-MRS pour vous rendre compte de la charge de travail actuelle, certes différente mais tout aussi importante qu’en hôpital (pour preuve nombre d’infirmières quittent ce type d’institutions pour aller en milieu hospitalier ou en service à domicile) ».

Le syndicat conclut par cette demande faite au député et à l'intercommunale :

« Malgré une demande répétitive de la part de la CGSP à Vivalia de se mettre autour de la table  concernant la problématique de la pénurie, de l’absentéisme et des démissions des agents, celle-ci reste toujours sans suite ! » écrit Sabine Delaunoy, Secrétaire régionale ADMI.

On notera qu'un plan bien-être fait partie de l'arsenal de mesures évoquées par Stéphan De Mul pour revaloriser et alléger le métier d'infirmière. Un plan d'actions que veulent visiblement se voir concrétiser au plus vite les syndicats.

 


Frédéric Feller