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Inondations : "Des crues similaires tous les 10 ans"

Inondations : "Des crues similaires tous les 10 ans"
 Publié le vendredi 05 janvier 2024 à 11:53 - Mis à jour le vendredi 05 janvier 2024 à 12:47    Bouillon - Habay - Province

L'ensemble des cours d'eau de notre province est, ce vendredi matin, en décrue et l'heure est aux premières analyses.  Les inondations de ce début janvier ne sont pas exceptionnelles.  Statistiquement, elles correspondent aux crues que l'on connait tous les 10 ans.


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En ce vendredi matin, la décrue est amorcée sur l'ensemble des cours d'eau de notre province.  Les bassins de la basse et de la moyenne Semois restent en situation d' "alerte", selon le site d'information sur la situation des cours d'eau en Wallonie, mais "les débits sont orientés à la baisse".

Alors que certains nettoient encore leur rez-de-chaussée ou sous-sols, l'heure est déjà aux premiers bilans.  "On connait visiblement un épisode que l'on rencontre tous les 10 ans", analyse Nicolas Yernaux, le porte-parole du Service Public de Wallonie. "À titre de comparaison, on a atteint hier un pic sur le Sûre à Martelange de 47 m³ par seconde.  La valeur de référence est 1993 - année où on avait connu des inondations historiques.  On avait alors atteint 102 m³ par seconde sur la Sûre.  À Bouillon, hier, sur la basse Semois, on a atteint un pic de 397 m³ par seconde.  Et en 1993, on avait atteint 555 m³ à Membre (qui est la station en aval de Bouillon, à la frontière française)."

Des pluies hivernales bénéfiques pour les nappes phréatiques

Ces pluies hivernales restent normales, confirme le porte-parole et elles peuvent même être bénéfiques pour nos nappes phréatiques. "C'est une période assez logique pour rencontrer ce type de crues, qui sont des crues saisonnières.  On en rencontre régulièrement en hiver.  Elles sont profitables pour nos réserves d'eau car la végétation étant endormie, l'eau descend de manière privilégiée vers les nappes phréatiques et permet ainsi de faire une bonne recharge d'eau".

Zones d'immersion temporaires ou renaturalisation des cours d'eau

Plusieurs zones d'immersion temporaires (ZIT) ont été récemment installées dans notre province : sur la Messancy, à Hulange, par exemple, mais aussi du côté de Waltzing sur le Bach, ou dans les environs de Virton sur la Vierre.  Mais elles ne semblent pas être la panacée pour notre province. 

"On installe des ZIT plutôt dans les régions fortement urbanisées.  Il y en a beaucoup dans le Hainaut ou le Brabant Wallon.  Mais les travaux qu'on privilégie sont la renaturalisation des cours d'eau.  Et dans le Luxembourg, les cours d'eau ont été assez peu victimes de la canalisation.  La Semois en est l'exemple le plus parfait avec tous ses méandres et ses zones naturelles.  La province est déjà riche de ces aménagements naturels."  La ZIT ne semble donc pas la solution systématiquement privilégiée dans le Luxembourg, même si d'autres projets sont prévus, notamment sur le bassin du Ton.

Bilan à tête reposée

Des enseignements devront néanmoins être tirés suite à ces fortes crues.  Autre comparaison : en 2011, la Semois avait atteint des débits de 450 m³ par seconde et pourtant elle n'avait débordé que de quelques centimètres.  "À quoi est-ce lié ?  Il faudra qu'on analyse cela à tête reposée.  L'essentiel pour le moment est que personne n'a été mis en danger", conclut Nicolas Yernaux.


Julie Fohal