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Quatre victimes d’abus sexuels brisent le silence

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 Publié le jeudi 18 avril 2024 à 18:30 - Mis à jour le vendredi 19 avril 2024 à 13:58    Province

Après des années de souffrance, quatre victimes d'abus sexuels brisent le silence et témoignent, "pour elles et pour les autres". De leur vécu. De leur ressenti. Et de leur participation au groupe thérapeutique "Délier les nœuds pour renouer du lien", encadré par deux psychologues du service de santé mentale de la Province.


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Nous avons recueilli le récit de femmes et homme qui ont accepté de se livrer à visage caché.
Victimes d’abus sexuels durant leur jeunesse, elles brisent le silence.

“Je veux aider.
Je veux dire aux autres victimes qu’elles ne sont pas seules,
qu’il existe des personnes qui peuvent aider”
Eva  (prénom d’emprunt)
“Certains souvenirs sont encore à vif. Mais d’autres sont digérés.
Je veux apporter cet espoir à d’autres victimes” 
Alice (prénom d’emprunt)  

Après des années à garder ces souvenirs enfouis,  plus de cinquante ans pour Christian (prénom d’emprunt), ces témoins ont pris part à un des groupes thérapeutiques pour victimes d’abus sexuels, "Délier les nœuds pour renouer du lien".

 “Il m’a fallu deux ans avant de décrocher mon téléphone et prendre rendez-vous.
J’éprouvais de l’angoisse. De la honte. Mais j’y ai rencontré des personnes qui me comprenaient”
Alice (prénom d’emprunt)  
 “Quand on explique notre vécu, il n’y a pas de jugement, pas de questionnement.
On sait ce que l’autre a ressenti”
Christiane  (prénom d’emprunt) 
 “Le plus dur, c’était la deuxième séance, quand il a fallu expliquer ce qui nous était arrivé. Mais tout s’est passé avec une extrême bienveillance”
Eva  (prénom d’emprunt)
“J’avais peur d’y rencontrer des hommes, mais j’ai trouvé ça très bénéfique.
J’ai pu voir que des hommes  avaient
aussi vécu des choses très dramatiques et avaient besoin de se libérer”
Christiane  (prénom d’emprunt)

Les réunions se déroulent à Virton et sont encadrées par deux psychologues du service de santé mentale de la Province de Luxembourg, Catherine Dedriche et Emilie Schul.

Les réunions sont ouvertes à toute personne adulte, qui a été victime d'abus sexuels. "La première séance permet de faire connaissance et d'aborder les besoins et attentes de chacun et de voir tout ce qu'on peut mettre en place pour que le groupe se sente en sécurité".

Rappelons que pour les personnes qui viennent de subir des actes de violence, une nouvelle structure de première prise en charge a vu le jour dans la province. Elle est centralisée à l'hôpital d'Arlon et réunit différents services -médecins, gynécologues, infirmiers, psychologues- qui se coordonnent pour l’accueil, les soins, les éventuels constats et suites policières et judiciaires à donner aux faits.

Le groupe  d'échanges "Délier les nœuds pour renouer du lien" intervient lui en deuxième ligne, dans une optique thérapeutique.
Le prochain groupe débutera en septembre-octobre 2024.
Renseignements : 063/217920


Christophe Thiry