Nature

Bouillon : création de lisières pour plus de biodiversité en forêt

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 Publié le mardi 09 avril 2024 à 11:34 - Mis à jour le mardi 09 avril 2024 à 17:37    Bouillon

Le cantonnement de Bouillon, en collaboration avec le Parc national de la Vallée de la Semois, vient de planter 2,5 km de lisières forestières.  Objectif : ramener plus de biodiversité en forêt.  30.000€ ont déjà été investis dans ces plantations.  D'autres aménagements de ce type devraient suivre sur le territoire du Parc national.


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Les lisières forestières sont des zones de transition entre 2 peuplements (ou entre la forêt et la plaine agricole) qui jouent un rôle essentiel pour la biodiversité.  "Ces zones sont des endroits de refuge pour la faune, où elle va trouver de la nourriture et de l'abri, résume Antonio Ramirez, chargé de mission Restauration d’habitats sensibles pour le Parc national de la Vallée de la Semois. "Ce sont des endroits où il y a plus de diversité d'essences, donc plus d'apports de nourriture pour ces animaux.  Les différences de hauteurs au sein de la lisière vont permettre tant aux petits mammifères d'aller se cacher, qu'aux oiseaux de nicher, ou aux cervidés de s'alimenter."

Ces dernières dizaines d'années, les lisières ont petit à petit disparu de nos paysages.  "Auparavant ces lisières étaient naturellement présentes dans nos forêts, rappelle Antonio Ramirez.  Mais depuis que l'homme a intensifié ses pratiques, les lisières ont progressivement disparu car elles représentaient une perte d'espace et donc de rentabilité."

Un habitat riche en espèces

Aujourd'hui, ces 2,5 km de plantations sont un bon début pour ramener plus de biodiversité en forêt.  "On a planté des essences variées, qui seront bénéfiques pour la petite et la grande faune locale, explique Séverin Pierret, agent forestier au cantonnement de Bouillon.  On a laissé un ourlet herbeux le long du chemin, puis nous avons planté un cordon arbustif avec essentiellement de l'aubépine - qui est intéressante pour les pollinisateurs.  Nous avons ensuite installé des fruitiers et des noyers pour la diversité de leurs fruits. Et enfin, en bordure des peuplements, on a misé sur des essences résilientes comme le noisetier, le pommier sauvage, le tilleul à petites feuilles, le sorbier des oiseleurs et le pin sylvestre.

Ces zones permettent aussi de protéger les peuplements productifs des prises au vent et de l'ensoleillement.  "Il faut trouver le bon équilibre entre nos forêts qui, malgré tout, doivent rester productives, et la préservation de la biodiversité, explique l'agent des forêts.  Ici on se trouve au cœur du Parc national, en zone Natura 2000, la création de ces lisières va permettre plus de connexion entre les peuplements et contribuer au maillage écologique."

Une première réalisation avant d'autres

30.000 € ont été investis pour réaliser ces aménagements, pris en charge à 80% par le Parc National de la Vallée de la Semois - les 20% restants étant partagés entre le WWF et le groupe Spadel.  D'autres réalisations devraient suivre sur le territoire du Parc national.  "C'est une première lisière de 2,5 km de long et environ 1,5 hectare, mais nous avons pour projet de planter 100 hectares de lisières à l'intérieur des massifs forestiers et des zones ouvertes", conclut Antonio Ramirez.


Julie Fohal