Depuis 2021, le projet LIFE Connexions vise à restaurer et connecter plus de 500 hectares de prairies, pelouses ou forêts humides entre Arlon et Dinant.  Exemple concret au Pré Lamquin, dans la région de Bouillon, où des nardaies ont été restaurées.

Des nardaies, ce sont des pelouses acides typiques de l’Ardenne.  À cause des cultures d'épicéas bordant le pré Lamquin, dans la région de Bouillon, les résineux ont colonisés ces prairies.  "Il y a eu pas mal de plantations d'épicéas dans les années d'après-guerre, explique Christine Lecuivre, assistante de projets chez Natagora pour le LIFE Connexion.  Les parcelles ouvertes ont été colonisées par les semis d'épicéas qui venaient des parcelles voisines."  Résultat : les milieux ouverts se sont refermés et ont presque disparus.

Depuis 2021, le LIFE Connexions tente de restaurer des prairies, pelouses ou forêts humides pour lutter contre la perte de biodiversité.   Cofinancé par l’Union européenne et porté par Natagora, ce projet vise à restaurer et connecter 500 hectares d’habitats Natura 2000, entre Arlon et Dinant, d’ici 2027.  "L'idée est de restaurer ces habitats qui existaient mais qui sont en diminution à cause de l'urbanisation, la plantation de résineux, l'intensification de l'agriculture, etc.  Il y a aussi cette idée de connectivité, c'est-à-dire de restaurer des milieux qui vont être de proche en proche pour permettre aux espèces de se maintenir et de se disperser d'un site à l'autre."

Retour d'espèces caractéristiques

Au pré Lamquin, après l’exploitation des résineux, le sol a été broyé et raclé pour retrouver les graines enfouies sous terre.  2 ans plus tard, les premières espèces typiques des nardaies réapparaissent. "On peut voir par exemple que le Gaillet du Harz, une espèce caractéristique de la nardaie, reprend tout doucement sa place.  On peut revoir aussi la potentilla erecta (voir photo) qui est aussi caractéristique de ce milieu."

Au total, on retrouve environ 128 hectares de nardaie dans la zone du projet LIFE Connexions (entre Arlon et Dinant donc).  L'objectif est d'en restaurer 85 supplémentaires.  "Car ce sont des milieux très rares à l'échelle de la Wallonie, mais aussi de l'Europe, précise Séverin Pierret, garde forestier au cantonnement de Bouillon.  Grâce à l’intervention du LIFE, on peut augmenter les superficies des ces habitats."

Eco-pâturage avec des moutons rustiques

Pour éviter que le milieu se referme, des moutons rustiques pâturent ces prairies pour les entretenir et les préserver.  "Contrairement à une machine, ils ne détruisent pas le sol, explique l'agent des forêts.   Cette race - des moutons Soay - va manger les espèces concurrentielles de la nardaie.  Ces moutons sont aussi parfaitement adaptés pour résister aux conditions tant humides que sèches de la nardaie."

C’est ce pâturage qui va aider à maintenir le site en l’état… Des inventaires seront régulièrement réalisés pour s’assurer que ces actions soient durables au-delà de la durée du projet en 2027 o u qu'il ne faut pas adapter le pâturage.