Le film "les poings serrés" de Vivian Goffette est à voir actuellement au cinéma. Ce film a presque entièrement été tourné en province de Luxembourg avec beaucoup de figurants luxembourgeois. Pour sa sortie, le réalisateur gaumais va à la rencontre du public. 

Ce vendredi, Vivian Goffette était à Bouillon pour la projection de son dernier film "Les poings serrés" avant Saint-Mard ce mardi 13  et Arlon ce vendredi 16 février. Si les entrées au niveau national sont assez timides, le réalisateur gaumais est tout de même content des premiers retours.

"L'accueil du public est très bon et comme c'est pour le public qu'on fait un film, ça me réchauffe vraiment le coeur. Cerise sur le gâteau, les critiques ont aussi apprécié, donc ça fait plaisir"  Vivian Goffette, réalisateur.

Un père reste un père, même s'il est un monstre

"Les poings serrés", c'est l'histoire de Lucien qui a dû faire un trait sur son passé à cause de son père incarcéré et considéré aux yeux de tous comme un monstre, tel Marc Dutroux. 

"J'ai essayé de dépasser le cadre de l'affaire Dutroux pour me concentrer sur comment un enfant doit se construire dans un climat qui n'est pas propice. Comment un enfant peut faire le deuil d'un père toujours vivant? C'est ça l'histoire du film" résume Vivian Goffette.

"On lui a toujours dit que son père était un monstre et là, ce qu'il voit c'est un père qui pleure sur la tombe de sa maman. C'est ce contraste-là qui m'a donné envie de faire un film", confie Vivian Goffette au public bouillonnais.

On y découvre un lien père-enfant plus fort que le jugement des autres. "C'est pas le choc qui m'intéressait, c'est l'onde de choc, poursuit le réalisateur. Comment quelques années après, on continue à vivre avec ce poids sur les épaules."

Un film poignant filmé avec justesse

Pour filmer avec tant de justesse et écrire ce scénario, le réalisateur s'est beaucoup documenté et a rencontré énormément de gens, des policiers, des magistrats, des détenus et leur famille, des psychologues de prison, etc. "Un enfant de détenu m'a confié son journal intime. Ce n'est pas son histoire que l'on voit dans le film, mais ça m'a nourri, ça m'a aidé à comprendre ce que vit de l'intérieur un gamin pendant l'incarcération de son papa".

Plusieurs jeunes figurants sont dans la salle, certains l'avaient déjà vu, d'autres l'ont découvert avec intérêt. Tant le film que la rencontre avec le réalisateur ont séduit le public. Vivian Goffette a expliqué l'origine du film et les aléas de la réalisation. Le projet a mis plus de 10 ans à se concrétiser et a dû traverser plusieurs difficultés: crise covid,  inondations et budget serré.

Presque tout le film a été tourné en province de Luxembourg. Aller le voir, c'est soutenir le cinéma belge de notre région, mais c'est aussi et surtout être ému par un petit garçon au destin qu'il n'a pas choisi et qu'il tente de changer au risque de tout perdre. Un film beau et poignant à voir actuellement au cinéma.

Christelle Collin