C'est une tradition vieille d'une vingtaine d'année à la Foire agricole. Le dernier jour  de l'événement commence par le petit-déjeuner des exposants, sur l’espace de l’Ardenne Joyeuse. L'occasion de dresser un premier bilan.

Deux heures avant l’ouverture officielle, les premiers inscrits convergent vers la large tente berbère montée au centre de l'Ardenne Joyeuse. Ce matin près 600 déjeuners sont servis par les équipes de la coopérative Fermière de Méan et du Fumet des Ardennes. "On a commencé il y a plus de vingt ans. On invite les producteurs artisanaux à mettre quelques produits sur la table. Il y a des fromages, des yaourt, des charcuteries, de la confiture, des oeufs..." explique Marc Lecomte, de La Fermière de Méan.

Ce moment de répit avant la dernière ligne droite donnent aussi aux équipes l’occasion d’échanger et de dresser un premier bilan après trois jours de Foire. "La météo nous a été favorable, avoue Dominique Emond, responsable marketing pour les machines Pottinger. Quand il pleut, les agriculteurs en profitent plus facilement pour venir sur la Foire". "Nous avons rencontré beaucoup de monde, mais il faudra confirmer. Les gens achètent moins spontanément qu’auparavant", note Willy Van Quaethem, patron de Ranci Agri  à Léglise, un habitué.

"C'est la première fois que nous sommes présents, pour montrer notre nouveau système de biométhanisation autonome, et je dois reconnaître que nous avons rencontré toutes les personnes que nous espérions", ajoute Didier Lodewyckx, patron de Metabolism. "Test concluant aussi pour nous qui allons tous les deux ans en forêt. C'est la première fois que nous sommes sur la foire agricole. L'an prochain nous retournerons en forêt et reviendrons ici dans deux ans", promet Christian Deckers de Willywood (Jalhay).

Cette année, l'espace réservé à l’Ardenne Joyeuse a été encore agrandi. Déplacé depuis deux éditions du coeur de la Foire à sa périphérie, non sans quelques grincements de dents, les producteurs artisanaux se montrent aujourd’hui globalement positifs. "Affectivement, je préférais l'autre endroit, mais je reconnais que les clients ont suivi. Hier on a fait un bon chiffre", glisse Marc Lecomte. Avis plus mitigé pour la bergerie des Collines qui ne bénéficiait pas du meilleur emplacement :  "On était sur le côté périphérique. Or on remarque bien que les gens ont tendance à rester au milieu et à ne pas faire le tour."

Mécontents il y a deux ans, les brasseurs admettent s'être trompés. "L'ambiance est plus agréable, avec les copeaux et la tente berbère, plus grande que l'an dernier", reconnait Thibaud Léonard de la brasserie des Tchets. "Et puis, les horaires ont été étendus : jusqu'à 20h30 voire 21h30 vendredi et dimanche. Ça augmente bien notre chiffre d'affaires", avoue Julien Guillaume. Au rayon des améliorations à apporter, plusieurs brasseurs évoquent tout de même le système de gestion des verres "trop cher et perfectible". Mais au vu de l’ambiance des fins d’après-midi, on se dit que les visiteurs repasseront à coup sûr l’an prochain par ce pilier de la Foire.

Christophe Thiry