Publié le lundi 29 janvier 2024 à 13:43 - Mis à jour le lundi 29 janvier 2024 à 16:23 Arlon
Une petite centaine d'agriculteurs ont pris possession de la E411 entre Weyler et Hondelange ce lundi à l'aube, et laissé libre une seule bande dans chaque sens de circulation. Le barrage filtrant a été levé en milieu d'après-midi en direction de Luxembourg. Il le sera en début de soirée vers Bruxelles.
Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions
La circulation a repris peu après 6h30 ce lundi matin sur la E411 à hauteur de Weyler- Hondelange. Au pas, en file indienne, certes, mais ça circule... Venus du Centre-Ardenne, de Gaume, et de la région arlonais, une petite centaine d’agriculteurs ont pris tôt ce lundi matin possession de l'autoroute. Ici encore le même message adressé aux autorités wallonnes, belges et européennes : stop à l'excès de bureaucratie.
"Pour une ferme moyenne, il faudrait presque une personne à temps plein pour tout l'administratif. Il faut des autorisations pour tout et n'importe quoi.
On nous impose des règles contre-économiques"
Emilien Gaussin, agriculteur à Mirwart et membre de la FJA.
Alors que rien ne le laissait présager voici quelques semaines encore, le mouvement a clairement pris de l’ampleur dans la suite des actions menées en Allemagne puis en France. Les agriculteurs européens ne s’y retrouvent plus, concurrencés par des importations aux réglementations moins lourdes, liés aux prix du marché tirés à la baisse, alors que les engrais et les aliments pour le bétail sont montés en flèche, que le carburant reste élevé. Et que le matériel agricole devient lui-aussi hors de prix…
"Je le vois depuis six mois. La crise s'est intensifiée. On fait beaucoup moins de vente.
Le marché de l'occasion prend le pas sur le marché du neuf, c'est bien la preuve que la situation économique n'est pas bonne"
Romain Blommaert, concessionnaire de machines agricoles à Buzenol (Etalle)
L’action de ce lundi est coordonnée par la FJA. La fédération des jeunes agriculteurs, dont plusieurs nous ont dit leur inquiétude à l’idée de reprendre le flambeau. "Il faut absolument que ça change", glisse Emeline Pastoret, fille d'agriculteur à Sterpenich. En l’absence de perspective, ces jeunes agriculteurs attendent des engagements fermes des gouvernements. Sans réponse ils n’excluent pas d’autres actions.
"Nous avons demandé des rencontres, des réunions avec les politiques.
Mais quand rien ne bouge, il faut passer à l'étape suivante"
Clément Jaqques, vice-président des FJA
Organisé en collaboration avec la police, bien annoncé sur les réseaux sociaux, le barrage filtrant de ce lundi matin à la frontière luxembourgeoise n’aura au final pas trop impacté les navetteurs et transporteurs routiers…
