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A Schoppach (Arlon), l'écoquartier contesté prend forme

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 Publié le mercredi 30 juin 2021 à 15:10 - Mis à jour le mardi 06 juillet 2021 à 16:48    Arlon

Décrié depuis plusieurs années par les riverains, l'écoquartier de Schoppach sera bel et bien une réalité. Ce projet de 213 logements, à proximité du centre-ville d'Arlon, est actuellement en cours de construction. Le promoteur s'attelle à la première phase, soit 134 logements.


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A l'entrée de l'ancienne carrière de Schoppach, sur laquelle l'écoquartier est en train de se dessiner, des bâches et panneaux présentent un "nouveau quartier connecté par nature" avec des "logements durables". Les arguments de vente ne manquent pas chez Thomas & Piron mais sur le fond, en créant 213 logements, soit un village dans un village, la dénomination d'écoquartier est-elle bien appropriée ?

"Faut savoir qu'on ne nomme pas un écoquartier comme ça, commercialement" explique Sébastien Ladouce, directeur de la prospection et du développement immobilier chez Thomas & Piron. "Le projet remplit une grille de critères, 25 sur 25, sur la mobilité, la nature et la typologie du projet".

Actuellement, c'est la première phase de ce projet qui est en route avec la construction de 134 logements et près de 200 places de parking publiques et privatives. A terme, la nature sera, dit-on, omniprésente avec des lieux de rencontres. La partie basse du site en particulier et liée à cette première phase de travaux sera uniquement accessible via l'avenue du bois d'Arlon. De quoi relancer le débat sur l'encombrement des axes routiers pointé par les riverains. 

Selon Benjamin Robinson, architecte associé, qui s'en réfère à l'étude d'incidences : "C'est quelque chose qui a été calculé et qui, apparemment, ne pose pas de problème. Maintenant, ce qui est important à soulever aussi, c'est que ce type de projet qui est proche des centres se base, via une stratégie de la Région wallonne et de la ville, sur une mobilité qui est en transition. Nous n'avons pas voulu d'un projet où toutes les voitures se mettent à chaque fois devant les maisons. La voiture est quelque chose de nécessaire à l'heure actuelle, surtout quand on habite Arlon, mais progressivement on va pouvoir penser une autre mobilité".

Par une autre mobilité, entendons une mobilité douce pour favoriser les déplacements à pied à vélo. Mais selon les riverains qui avaient manifesté leur opposition à l'urbanisation de Schoppach en janvier 2020, les aménagements sur le plan de la sécurité sont actuellement insuffisants. une autre crainte est que la construction de ces nouveaux logements cause un risque de saturation du bassin d'orage et donc une rupture. Ce qui a déjà eu lieu.

"Dans le cadre de l'étude faite en 2014, il y a eu un premier dimensionnement du système de bassin d'orage en tenant compte de tout le bassin versant" explique Jean-François Vicaire, gestionnaire de projet immobilier chez Thomas & Piron. "Lorsque nous avons repris le projet en 2018, nous avons réétudié la robustesse du système par rapport aux nouvelles normes pour l'affiner et la prouver. Nous y avons ajouté des petits compléments en intensifiant la partie infiltration et en profitant de la consistance sableuse des sols".

Pour les villes wallonnes, disposer d'une offre immobilière est signe de bonne santé démographique. A Arlon et Schoppach en particulier, la multiplication des projets pose néanmoins une question centrale : comment offrir des logements en suffisance sans grignoter les paysages ?

Un sujet sensible, surtout dans le chef-lieu !


Nicolas Lefèvre