Ce vendredi 14 décembre restera dans l'histoire de la FGTB Luxembourg. Il marquera le départ à la retraite de son secrétaire régional, Joël Thiry, et la fusion avec l'interprofessionnelle namuroise. Désormais, il faudra parler de la FGTB Namur-Luxembourg.
Ne dites plus FGTB Luxembourg, mais FGTB Namur Luxembourg, les deux interprofessionnelles ne font désormais plus qu'une, avec un seul patron: Sébastien Carboni. Présent ce vendredi à Libramont pour le comité régional de fusion, ce dernier l'assure, le rapprochement ne sera pas synonyme de régression, bien au contraire.
"Quand on fusionne deux organisations qui ont chacune leurs spécificités, on prend la qualité des uns et des autres" explique-t-il. Et de citer en exemple les équipes mobiles qui sillonnent la province de Luxembourg et qui pourraient demain faire de même dans le Namurois.
"Le meilleur qu'on peut en retirer, ce sont aussi les délégués qui sont présents, qui sont motivés, c'est le militantisme luxembourgeois. Parce que ce n'est pas simple d'être militant syndicaliste, socialiste, ici dans cette province, à majorité catholique et de droite" complète le nouveau secrétaire régional.
Si des économies d'échelle seront réalisées, elles ne se traduiront pas en perte de services ou de personnel, promet Sébastien Carboni. Et pour assurer l'ancrage luxembourgeois, le nouveau secrétaire régional bénéficiera en Luxembourg d'une adjointe, en la personne de Sabine Delaunoy:
"Je suis là justement pour que nous ne perdions pas notre identité au niveau du Luxembourg, pour vraiment continuer à offrir les services que nous offrions déjà et à continuer notre représentativité dans la province Les services existants continueront à exister, au même nombre que maintenant, dans les mêmes implantations, on va juste essayer de les développer encore un peu plus".
La fusion est néanmoins historique et coïncide, ce n'est pas un hasard, avec le départ à la retraite de Joël Thierry. A la tête de l'interprofessionnelle luxembourgeoise depuis plus de 20 ans, il quitte une vie entière dédiée au combat syndical.
"La faillite de la Cellulose des Ardennes, des grèves de 10 jours au niveau de Carrefour... mais pour maintenir simplement l'aspect interprofessionnel depuis 22 ans, je pense qu'on a fait grandir cette régionale, on l'a fait exister. Par exemple, au niveau de la progression du nombre d'affiliés qui est une progression constante, je l'ai démontré ce matin à notre président, la FGTB Luxembourg a plus augmenté que la FGTB Wallonne et que la FGTB fédérale, donc là encore une fois nous avons eu une ardeur d'avance.
La qualité des services aussi qu'on a toujours eu en province de Luxembourg avec l'organisme de paiement d'allocations de chômage où nous sommes de très loin le premier organisme de paiement d'allocations de chômage. Sur 100 allocataires sociaux, près de 60 choisissent la FGTB. Pourquoi? Parce qu'on a, je pense, des services de qualité, de proximité et de grand professionnalisme.
Après, évidemment, il y a toute la vie syndicale. Je pense qu'on a été acteur du développement économique et social. On joue notre rôle dans des ASBL d'insertion socioprofessionnelle, d'alphabétisation, lire et écrire, de structure d'accueil de la petite enfance, promemploi, de développement économique, l'intercommunale de développement, des médias avec une présence à TV Lux. Donc je crois que c'est ça aussi une organisation syndicale. Ce n'est pas que des grèves et des services" conclut Joël Thiry.
Des départs, mais le combat continue
Néanmoins, les grèves et manifestations ne sont jamais bien loin, comme le rappelle le slogan affiché en grand dans la salle ce vendredi: des départs, mais le combat continue!
Il faut dire que le combat syndical s'est considérablement ravivé depuis l'arrivée au pouvoir des majorités Azur et Arizona.
"Ce qui a été dit par le gouvernement, c'est qu'il n'y a pas d'alternative, c'est l'austérité. Non, un contre-pouvoir comme le nôtre, on arrive avec des contre-propositions, on arrive avec une autre vision de la société, avec la société qui fait sens, avec des écoles, des soins de santé, des statutaires de la fonction publique qui ne sont pas imposés par la droite et Les Engagés. Avec des possibilités pour les soins de santé, les écoles, des pensions dignes, un salaire digne... c'est ça qu'on recherche" assène le nouveau secrétaire de la FGTB Namur Luxembourg, rejoint en cela par Thierry Bodson, présent à la tribune ce vendredi à Libramont pour mobiliser les troupes.
"Une mobilisation comme celle des derniers mois est historique" déclare-t-il, à l'aube d'une nouvelle manifestation. Lundi 15 décembre à Bruxelles, le front syndical sera, à nouveau, dans la rue et mobilisera tous les secteurs qui relèvent de la Fédération Wallonie-Bruxelles.