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Projet citoyen d'une école à Chiny : « la confiance est rompue » estime le bourgmestre

Projet citoyen d'une école à Chiny : « la confiance est rompue » estime le bourgmestre
 Publié le mardi 29 mars 2022 à 12:51 - Mis à jour le lundi 04 juillet 2022 à 15:33    Chiny

Le conseil communal de ce mardi soir devait aborder la suite à donner au projet citoyen d'une nouvelle école à Chiny, le point a finalement été retiré. En cause, un recours introduit auprès de la tutelle par les deux asbl qui portent le projet.


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«J’ai déjà entendu des inepties dans le cadre de l’exercice de ma fonction de Bourgmestre. Mais je dois bien avouer que celle-ci figurera au Panthéon ! » dans son intervention au conseil communal de Chiny, Sébastian Pirlot ne décolère pas. Suite à un recours introduit auprès de la tutelle wallonne par les deux asbl porteuses du projet (Selco et Ecole libre de Chiny), le ministre Collignon invite la commune à relancer toute la procédure de vente qui était pourtant bien engagée.

Incompréhensible pour le bourgmestre Sebastian Pirlot qui estime que  la confiance de la commune «  tant vis-à-vis de l’ASBL « Ecole libre de Chiny », que de l’ASBL SELCO est donc définitivement rompue . Ce point que vous retirez, Monsieur le Président, ne sera plus jamais abordé sous cette forme. Nous travaillons désormais sur un projet alternatif dont la Commune gardera désormais entièrement la maîtrise globale ».

Contacté par nos soins ce mardi, le bourgmestre n'a pas souhaité en dire plus sur ce projet alternatif (qui pourrait partiellement inclure de l'enseignement) mais confirme son intention de rompre définitivement les ponts avec les deux associations qui ont fait « un recours contre elles-mêmes ».

Pourquoi ce recours alors que le projet était en bonne voie ?

Du côté de l'asbl « Ecole de Chiny » qui souhaite développer des classes de maternelle et primaire c'est la douche froide. Après des relations tendues (c'est un euphémisme) avec la commune, le projet était en bonne voie, les deux parties et l'asbl Selco s'étant finalement entendues sur les conditions d'achat de l'ancienne école de Chiny. Dès lors pourquoi avoir intenté un recours sur cette procédure de vente ?

Par téléphone, Stéphanie Claeys ne cache pas son abattement. « nous avons envoyé un courrier à la tutelle pour les informer des démarches entamées avec la commune ». En substance, au moment de l'envoi, l'asbl contestait certaines clauses requises par la commune, clauses revues par la suite en accord avec celle-ci. Le projet semblait donc bien reparti sur les rails.

Seulement voilà, entre-temps, le courrier de réclamation (administrativement considéré comme un recours) faisait son chemin dans le bureaux de l'administration wallonne qui a finalement rendu son avis... 5 mois plus tard. Pour faire court, la tutelle a relevé plusieurs manquements dans la procédure et demande donc qu'on reprenne tout à zéro.

Conséquence aujourd'hui : la commune estime que les deux asbl ont voulu lui faire un enfant dans le dos. Sébastian Pirlot, qui n'a jamais été un grand fan du projet et des ses interlocuteurs, se demande même s'il ne s'agissait pas au final d'une « opération immobilière juteuse ».

« Non, pas du tout », rétorque Stéphanie Claes de l'asbl « Ecole de Chiny ». « Nous n'avons jamais remis en cause le prix, nous avons même accepté l'augmentation de 600.000 à 650.000 euros » explique la porte-parole de l'association qui reconnaît avoir commis un erreur avec ce courrier envoyé à la tutelle.

L'asbl École de Chiny veut encore y croire... pas le bourgmestre


Pour autant, l'asbl ne compte pas baisser les bras et va tenter de renouer le contact avec la commune. D'ici le mois de juillet, elle espère obtenir sa reconnaissance comme pouvoir organisateur auprès de la Fédération Wallonie Bruxelles, autre préalable avec l'achat du bâtiment pour fonder une nouvelle école.

S'il ne s'oppose pas à un « projet pédagogique réaliste », Sébastian Pirlot est cependant catégorique : il ne veut plus rien avoir à faire avec les deux associations.

Une certitude pour le moment, quel que soit le projet retenu pour l'affectation de l'ancienne école, la commune devra relancer toute la procédure de vente. La tutelle lui recommande principalement de veiller à l'égalité de traitement entre les candidats acheteurs, une nouvelle estimation de la valeur de l'immeuble et une meilleure publicité de l'opération de vente.

 


Frédéric Feller