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La ligne Bruxelles-Luxembourg toujours une “priorité” pour le Luxembourg

La ligne Bruxelles-Luxembourg toujours une “priorité” pour le Luxembourg
 Publié le mardi 26 décembre 2023 à 16:31 - Mis à jour le mercredi 27 décembre 2023 à 11:26    Arlon - Habay - Libramont - Marche-en-Famenne - Province

Promotion du train pour les travailleurs frontaliers, modernisation de la ligne Bruxelles-Luxembourg: après une rencontre avec sa nouvelle homologue luxembourgeoise, le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet, s’est réjoui de la “continuité” du niveau d’ambition avec le nouveau gouvernement du Grand-Duché.


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“Le nouveau gouvernement luxembourgeois travaillera dans la continuité de notre ambition commune de faciliter la mobilité transfrontalière via le train et de connecter rapidement et efficacement nos deux capitales”, s’est réjoui mercredi 20 décembre le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet, à la sortie d’une réunion avec sa nouvelle homologue luxembourgeoise, Yuriko Backes.

Alors qu’une nouvelle coalition CSV-DP est au pouvoir au Luxembourg depuis les élections législatives d’octobre dernier, évinçant les écologistes du gouvernement, le doute pouvait planer sur les intentions du nouvel exécutif, peut-être moins enclin à “faire du rail la colonne vertébrale d’une mobilité transfrontalière durable”.

Ambition et plan d’action confirmés

Mais “cette ambition et le plan d’action ont été confirmés par les deux ministres”, s’est félicité le ministère belge, après la signature d’une nouvelle lettre d’intention commune confirmant la feuille de route pour améliorer les connexions ferroviaires entre les deux pays.

Au cœur de cette feuille de route, la modernisation de la ligne Bruxelles-Luxembourg, qui vise une connexion par train entre les deux capitales en deux heures. Lancé en 2007, ce projet est néanmoins devenu année après année de plus en plus sensible, la fin annoncée des travaux ayant été constamment reportée depuis.

“Le délai reste bien 2029”

Toutefois, le 3 octobre dernier, la Belgique et le Luxembourg, représenté alors par l’ancien ministre écologiste François Bausch, avait annoncé une fin des travaux pour 2029, soit deux ans plus tôt que l’échéance fixée ultérieurement

Cette annonce avait cependant fait face au scepticisme de nombreux observateurs, comme l’avait relaté TV Lux, dont celui du ministre-président de la Wallonie, Elio Di Rupo. Une certaine confusion semble d’ailleurs subsister alors que, selon le communiqué côté belge, la lettre d’intention signée mercredi mentionne un “objectif de relier Bruxelles et Luxembourg en 2 heures d’ici 2030”. Contacté pour connaître les raisons de ce report d’une année, le ministère précise toutefois qu’il s’agit d’une “inexactitude”: “Le délai reste bien 2029 et ne changera pas!”

Le soutien de l’UE réclamé

La ministre Yuriko Backes a en tout cas garanti que ce projet restait “une de nos priorités”. Dans cette perspective, les deux gouvernements ont d’ailleurs réitéré leur appel à la Commission Européenne afin que celle-ci soutienne “la finalisation des travaux de modernisation”. 

Cette aide européenne, demandée dans le cadre du programme Connecting Europe Facilities, un programme de financement de l'UE, permettrait justement d’accélérer les travaux d’infrastructure entre les deux capitales européennes. “Nous comptons ainsi pleinement sur le soutien de la Commission européenne pour poursuivre ce projet ferroviaire transfrontalier d'une importance majeure”, a déclaré Yuriko Backes.

Doubler la part des navetteurs dans les trains

A côté de cela, la lettre d’intention confirme aussi son ambition de doubler la part de navetteurs empruntant le train entre les deux pays d’ici 2040 et de doubler le volume de fret ferroviaire transitant entre la Belgique et le Luxembourg d’ici 2040. “Quand on sait que chaque jour, 45.000 belges font le trajet entre les deux pays et que 85% de ces navetteurs utilisent encore la voiture pour effectuer ce déplacement, il apparaît évident que le potentiel de report modal de la voiture vers le rail est important”, a rappelé Georges Gilkinet.

Dans cette perspective, le train omnibus Luxembourg-Arlon sera prolongé une fois par heure vers Libramont dès décembre 2024, avec l’objectif à moyen terme de relier Luxembourg à Libramont deux fois par heure sans que les navetteurs n’aient à changer de train. En outre, les détenteurs des abonnements transfrontaliers bénéficieront de la gratuité dans les parkings SNCB dans une vingtaine de localités, et l’aménagement de places de stationnement supplémentaires (y compris pour les cyclistes) est prévu, notamment à Arlon.


Pierre Pailler