Il y a une semaine, la Ville de Bouillon était inondée par la Semois. Dans la nuit du 3 au 4 janvier, la montée de l'eau avait été rapide. Outre les précipitations abondantes, un facteur extérieur a-t-il pu influencer ce débordement ? C'est la question que nous a posée un téléspectateur. TVLux lui répond.

 Y a-t-il eu un délestage d'eau au niveau du barrage de la Vierre entre le 3 et le 4 janvier 2023 ? La question nous a été posé par un citoyen qui s'interroge sur la montée rapide de la Semois à Bouillon en début d'année et qui s'était traduite par des inondations conséquentes.

"Il y a un barrage sur la Vierre à Chiny, et ce barrage influence considérablement le niveau de la Semois. Pouvez vous vous renseigner s’il n’y a pas eu un lâchage de l’eau?"

Nous contactons dès lors le porte-parole du Service Public de Wallonie, après vérification il nous assure qu'aucun délestage n'a été effectué. Il nous fait parvenir un graphique reprenant des débits mesurés en différents endroits sur la Semois et la Vierre durant la crue du 2 au 6 janvier.

Sur ce graphique (voir notre reportage), on peut voir des courbes qui suivent la même tendance, que ce soit en amont ou aval du barrage de la Vierre (affluent de la Semois). Normalement un délestage d'eau aurait créé une différence significative dans la progression de ces courbes entre l'aval et l'amont. 

• En rouge, le débit à Tintigny qui est en amont de la confluence de la Vierre et de son barrage. Ce débit est donc 100% naturel.
• En vert, Chiny qui est en aval de cette confluence.
• En orange, le débit à Bouillon.
• En bleu, le débit sur la Vierre en amont du barrage.

 Des inondations de cette ampleur sur la Semois tous les dix ans

On le voit, toutes ces courbes suivent la même tendance. Bouillon a la même dynamique que Tintigny, situé en amont du barrage de la Vierre.

Pour le SPW, les inondations à Bouillon sont consécutives d'une accumulation de précipitations sur des terrains déjà gorgés d'eau (il a plu presque sans discontinuer depuis la mi-octobre). De plus, entre le 25 décembre et les premiers jours de janvier, la région de Bouillon est celle où il a le plus plu, nous dit-on.

Des crues hivernales de cette ampleur s'étaient déjà produites en 2001 et 2011. Le reste du temps, les habitations restent majoritairement épargnées grâce aux zones naturelles de débordement qui caractérise le bassin de la Semois. 

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Frédéric Feller