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Saint-Hubert : la recherche médicale expérimentée à bord d'un planeur en impesanteur

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 Publié le mardi 04 avril 2023 à 16:02 - Mis à jour le samedi 20 mai 2023 à 20:59    Saint-Hubert

L'impesanteur peut-elle ralentir voire guérir le cancer ? C'est l'objet d'une étude lancée par des chercheurs attachés à l'université catholique de Louvain. Pour en savoir plus, une expérience préliminaire a eu lieu ce matin à l'aérodrome de Saint-Hubert où des vols paraboliques ont été réalisés à bord d'un planeur. 


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Candidat astronaute belge depuis plus de 30 ans, mais aussi ingénieur et physicien, Vladimir Pletser est un habitué des vols paraboliques. Ces vols qui permettent en une poignée de secondes de ressentir l'impesanteur, cette sensation d'absence de poids bien connue des astronautes. Aujourd'hui, la question est notamment de savoir si cette impesanteur pourrait s'avérer efficace contre le cancer.  « D’autres expériences précédentes, dans l’espace entre autres, ont montré que les cellules cancéreuses ont tendance à moins proliférer. Sur le plus long terme, on pourrait même imaginer qu’elles s’arrêtent en impesanteur. Par contre, il y a un autre phénomène, dans l’espace, on est également soumis aux radiations, qui ont tendance à accélérer la prolifération d’une tumeur. Ces deux effets sont un peu antagonistes ».

Cinq à dix secondes d'impesanteur 

Pour cette expérience, destinée à mesurer et comparer, Vladimir Pletser emporte avec lui des cellules saines et cancéreuses. Mais pour créer les conditions de l'impesanteur, il faut procéder à un vol parabolique. Ce type de vol est en général effectué à bord d'avions de ligne, permettant d'être en impesanteur durant une vingtaine de secondes mais ici, c'est grâce à un planeur. Celui-ci est remorqué, puis libéré dans les airs afin de réaliser une chute libre avant de reprendre de l'altitude. « Ici on n’a pas de moteur évidemment, donc ça va faire entre cinq et dix secondes par parabole », explique Manu Litt, pilote plusieurs fois sacré champion belge de vol à voile. « C’est assez impressionnant car c’est vraiment piquer vers le sol, cabrer puis faire la parabole ».

Une étape avant la station spatiale chinoise

Cette expérience effectuée à l'aérodrome de Saint-Hubert n'est qu'une étape. D'autres vols paraboliques seront prochainement réalisés avec l'agence spatiale européenne.  « Surtout, on voudrait faire aussi un vol suborbital pour avoir quatre minutes d’impesanteur avec le bonus d’être au-dessus de 100 kilomètres d’altitude », poursuit Vladimir Pletser. « On sera donc un peu plus soumis aux radiations. On pourra tester leur effet sur la prolifération des tumeurs cancéreuses ».

Autant d'étapes qui permettront de recueillir des données en vue de l'expérience principale. Celle-ci aura lieu en 2025 à bord de la station spatiale chinoise. À savoir que deux autres expériences rééalisées ce matin portaient sur les fractures osseuses et le rythme cardiaque.


Nicolas Lefèvre