Info

Pollution sur la Mellier : les pisciculteurs en recherche de solution pour écouler leurs poissons

video loading
loading video
 Publié le mercredi 21 fevrier 2024 à 13:15 - Mis à jour le mercredi 21 fevrier 2024 à 13:48    Paliseul - Province

Les mesures de suspension de pêche et d'empoissonnement prises suite à la pollution de la Mellier impactent le travail des pisciculteurs. Les annulations de commandes des sociétés de pêche se succèdent. Et les pisciculteurs se demandent ce qu'ils vont faire des poissons qu'ils devaient prochainement lâcher en rivières.


Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions


A Plainevaux, dans la commune de Paliseul, Angélique Gillet décomptait les jours avant d'empoissonner la Semois à Herbeumont, Chiny ou encore Poupehan en prévision de l'ouverture de la saison de pêche. Mais son programme se retrouve aujourd'hui complètement modifié. Depuis la pollution survenue sur la Mellier, les annulations de commandes des sociétés de pêche se succèdent. Et la piscicultrice se retrouve avec une quantité importante de poissons sur les bras. 

« Les annulations faites depuis la semaine dernière représentent environ une tonne et demi de poissons, soit un tiers des quantités que je mets en rivière en fario annuellement », confie Angélique Gillet, « C’est un coup dur ! On est face à une inconnue, on ne sait pas du tout ce qui nous attend, ni le temps que cela va durer ».

Dans le flou, certains pisciculteurs de la région envisagent de conserver leurs poissons jusqu'au 1er juin, date à laquelle l'ouverture de la pêche a été provisoirement reportée sur la Semois, la Rulles et la Mellier. Une solution jugée trop risquée par Angélique. 

« Si la situation reste la même, le poisson aura grossi. Ce sera trop de kilos à garder pendant tout un été. Surtout qu’il faut faire de la place pour les truitelles de l’année suivante », estime-t-elle.

Pour limiter les dégâts, la piscicultrice compte davantage sur le fait de pouvoir empoissonner sur d'autres rivières, via notamment le fonds piscicole. 

« Il s’agit de l’argent des permis de pêche qui est rétribué pour l’empoissonnement des rivières. Différents lots doivent être attribués aux personnes qui soumissionnent », explique Angélique, « J’hésitais à le faire cette année. Mais je pense que pour essayer d’écouler du poisson, je vais soumissionner sur d’autres rivières ».

Si l'empoissonnement d'autres cours d'eau devait s'avérer impossible, resterait à Angélique la solution d'éviscérer ses truites fario pour les vendre dans la restauration. A un prix forcément plus élevé que leurs cousines arc-en-ciel pour être rentable, car la truite fario nécessite une année de croissance supplémentaire. 


Pauline Martial