Politique

Fusion votée à Bastogne. Les deux franges de la minorité s'abstiennent, pour des raisons différentes

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 Publié le vendredi 01 juillet 2022 à 15:56 - Mis à jour le vendredi 01 juillet 2022 à 16:45    Bastogne

Le conseil communal de Bastogne a entériné ce jeudi soir le principe de fusion avec la commune de Bertogne. Peu de public. Peu de débat. Et au final, un vote favorable des seuls conseillers de la majorité. Ceux de la minorité se sont abstenus, avec des arguments différents.


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Une décision qualifiée "d’historique" par la majorité... Au terme d'un bref quart d'heure d'échanges, tant l'affaire semblait entendue- Bastogne a choisi d’unir sa destinée à Bertogne et de tirer parti, ensemble, des incitants financiers mis à disposition par la Wallonie.
"Nous allons recevoir près de 10 millions d'euros sur six ans. A cela il faut ajouter la revalorisation du fonds des communes à hauteur d'1,4 millions par an, tous les ans", se réjouit Benoît Lutgen. "Ce sont autant de moyens qui vont améliorer les services pour les citoyens de Bastogne ET de Bertogne", insiste-t-il.

"Oui sur le fond, pas sur la forme"

Du côté de la minorité, on ne l'entend pas de la même oreille. Certes, Jessica Mayon s’est dite favorable à cette fusion, mais la conseillère indépendante s’est néanmoins abstenue, pour une question de forme et de respect de la légalité. "Des documents ont été ajoutés au dossier soumis au conseil après la date butoir. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. J'avais déjà prévenu la majorité. Au bout d'un moment il faut aussi pouvoir prendre ses responsabilités". La conseillère se réserve le droit -dura lex, sed lex- de déposer un recours. A voir s'il sera bien introduit et dans quelle mesure il viendra retarder le processus. 

"Attendons la consultation"

L'autre groupe de la minorité s'est également abstenu. Les Citoyens Positifs avaient demandé le retrait du point et un délai supplémentaire de réflexion jusqu’aux résultats de la consultation citoyenne à Bertogne. "Nous voulons savoir ce que la population de Bertogne veut réellement", insiste Michel Stas, qui ne voit pas l'intérêt d'une telle consultation sur Bastogne : "les Bastognards sont très détachés ; ça ne va pas changer ni leur vie, ni leurs habitudes".
Dans l'absolu, le chef de groupe C+ se dit favorable au principe de fusion, "mais pas entre une ville de 16500 habitants et une commune rurale de 3800 habitants. Je ne vois pas ce que ça peut apporter".

Choisir ou subir

Faut-il écrire que les arguments n’ont pas convaincu la majorité ? Le bourgmestre Benoît Lutgen a clairement fait savoir qu'il n'était pas disposé à courir le risque de dépasser la date butoir du dépôt des candidatures, et de perdre ainsi la manne financière, "et croyez-le bien, assure-t-il, si nous ne le choisissons pas maintenant, la fusion nous sera imposée dans cinq ou dix ans".

La majorité n'est pas convaincue non plus de la pertinence d’une consultation formalisée, au regard des autres démarches déjà mises en place.  "Le parlement wallon a prévu plusieurs manières d'informer et d'entendre les citoyens. Il en impose une seule. A Bastogne et à Bertogne, nous avons choisi de suivre toutes les autres possibilités : enquêtes, rencontre citoyennes, pédagogie sur les réseaux sociaux... pour expliquer les enjeux et les avantages à engager notre avenir ensemble".

Et à en croire le bourgmestre, certains citoyens semblent s’être déjà fait à l’idée : "Pas une semaine ne se passe sans qu'un habitant de Bertogne ne vienne demander des papiers officiels… aux guichets de Bastogne".


Christophe Thiry