A Neufchâteau les services communaux manquent de place. La majorité planche sur un projet de regroupement de tous ces services, commune et CPAS. Quatre localisations ont été analysées par un bureau d’architecture. Et une cinquième a été déposée par la minorité, lors du dernier conseil communal.

Des classeurs empilés aux quatre coins, des blocs de feuilles flanqués sous une table de bureau... Quiconque a un jour poussé les portes du service de l’urbanisme à Neufchâteau, s'est rendu compte à quel point le personnel manque de place.
Que ce soit à l’hôtel de ville ou à la Maison Bourgeois juste en face,  les majorités successives ont eu beau modifier les affectations, regrouper des métiers -pas toujours de manière opportune-, réinvestir les étages, recloisonner les espaces, on semble être arrivé cette fois au bout des possibilités. 

"L'hôtel de ville date de 1853.
A l'époque, Neufchâteau comptait 1700 habitants.
Aujourd'hui la commune en compte près de 8500.
Nous disponsons de 600m2. Nos besoins s'élèvent à 2000m2. "
François Huberty, bourgmestre de Neufchâteau

S’appuyant sur des exemples récents en Luxembourg, comme à Léglise, Bertrix, Libramont, Marche-en-Famenne, pour ne citer qu’elles, la majorité chestrolaise a lancé la réflexion sur le regroupement de ses services : commune et CPAS.  Une attente, soutenue par l’administration elle-même. 

"Depuis quelques années, la Région wallonne nous pousse à développer les synergies entre les administrations communales et les CPAS. Ça se fait déjà, comme en matière de marchés publics,  mais ça va encore s'accentuer.
Il serait logique que certains services puissent travailler ensemble"
Jean-Yves Duthoit, directeur général de l'administration  communale de Neufchâteau

Trois projections en centre-ville : 

• L’extension de l’hôtel de ville vers le parking à l’arrière : en forte déclivité et soumis à un accord avec l’école. Coût : 6,8 millions htva
• Une nouvelle construction sur le parking dit de la dent creuse : il pose aussi la question de la mitoyenneté, sans atteindre les surfaces nécessaires au regroupement. Coût 6 millions d’euros. 
• L’extension de la maison Bourgeois : sur le parking arrière, également limité en surface pour un budget de 3 millions hors rénovations indispensables du bâtiment existant. 

La minorité y ajoute le bâtiment Ianuzzi

Une quatrième proposition, toujours en centre-ville, a été suggérée par la minorité : la maison Ianuzzi, largement rénové depuis l'incendie et toujours en vente. La minorité y maintiendrait la surface commerciale au rez-de-chaussée. 

"Le bâtiment est proche des deux autres. Avec les techniques de communication actuelles, et en étant créatif en termes de management, il est vraiment possible d'y installer une partie des services."
Simon Defat, conseiller de la minorité

Mais l'idée a fait long feu dans les rangs de la majorité. Le frein principal résidant dans le manque d'extension future, le manque de place, et que la proposition ne  règle pas la question du regroupement. 

En lieu et place du Clos des Seigneurs

Face aux limites d’un développement en centre-ville, la solution pourrait venir d’une nouvelle construction sur l’ancienne maison de repos, le Clos des Seigneurs. Inutilisé depuis quatre ans, l’espace concentre un haut potentiel de développement. Coût estimé : 7,8 millions htva.

 "On serait aux normes au niveau énergétique, et accessible pour les PMR, tout en créant un nouveau lien entre le haut et le bas de la ville"
François Huberty, bourgmestre de Neufchâteau

Poussé au bout, les nouvelles projections en lieu et place du Clos des Seigneurs pourraient y inclure du parking supplémentaire et du logement via un partenariat public-privé.
Mais quel que sera le projet retenu, l’enjeu pour Neufchâteau sera de maitriser les coûts, au risque de limiter ses capacités d’emprunts, et hypothéquer ses autres projets.

Christophe Thiry