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La RN 89 réduite de quatre à deux bandes : l'idée est soumise au ministre Henry

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 Publié le jeudi 03 août 2023 à 14:24 - Mis à jour le jeudi 03 août 2023 à 15:06    Nassogne - Saint-Hubert - Tenneville

Spécialiste en gestion des milieux naturels, le professeur Marc Dufrêne (ULg) prône pour une limitation de l'effet barrière de la RN89 sur le massif de Saint-Hubert. Il propose une réduction de quatre à deux bandes de circulation et des aménagements de mobilité douce. Tenneville y est plutôt favorable. Au contraire de Saint-Hubert et Nassogne.


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Réduire la Nationale 89 de quatre à deux bandes de circulation, entre Champlon et Saint-Hubert… C’est l’idée soutenue par le professeur Marc Dufrêne et actuellement soumise au ministre des infrastructures Philippe Henry. Courant du mois de mai, ce spécialiste de l’ULg en gestion des milieux naturels et forestiers, grand amoureux du massif de Saint-Hubert et défenseur du projet Nassonia, est allé aux devant des communes de Saint-Hubert, Tenneville et Nassogne.Il leur a fait part de sa déception de la non-sélection du site comme parc national, et a présenté un plan d’aménagement pour redonner une unité à cet ensemble vert, en limitant l’effet barrière de la N89. L'idée :  réduire le nombre de voies dédiées aux véhicules moteurs, de quatre à deux bandes ; aménager des pistes cyclables et supprimer des barrières qui contraignent  la circulation du gibier. 

"S'il est décidé de réduire la largeur de la RN89, il y a aura des l'espace disponible pour des aménagements dédiés à la mobilité douce, mais il faut qu'ils soient agréables et conviviaux. Ça ne peut pas se faire comme ça, le long de la voirie. L'important pour la commune de Tenneville est de pouvroir rejoindre Saint-Hubert en mobilité douce. Ça peut être via ce projet. Ça pourrait aussi s'envisager en site propre à travers bois, via les chemins balisés", note le bourgmestre de Tenneville Nicolas Charlier

Si l'avis semble plutôt favorable du côté de Tenneville, on sent plus de résistance vers Saint-Hubert et Nassogne. "Certains membres de la grande forêt de Saint-Hubert voit l'aspect touristique de ce projet de piste cyclables, mais nous on ne voit pas trop l'intérêt. La réduction à deux bandes créera plutôt une contrainte pour les habitants de Nassogne qui empruntent régulièrement cette quatre bandes", explique le bourgmestre Marc Quirynen. "Il faut voir aussi le nombre important de camions, de grumes ou autres, qui roulent sur la N89", ajoute son homolgue de Saint-Hubert Pierre Henneaux.

Pesant chaque mots, les trois bourgmestres ont toutefois rédigé un projet de réponse commune à adresser au ministre Henry. Bien que le ministre en a déjà pris connaissance, nous revient-il, le document est aujourd’hui remis en cause par le bourgmestre de Saint-Hubert, après qu’il en a fait part à l’ensemble de ses conseillers, en huis-clos la semaine dernière.

Tenneveille, Nassogne et Saint-Hubert sont en revanche unanimes sur un point : la sécurisation au lieu-dit de la Barrière Mathieu. La traversée y est dangereuse, accidentogène par manque de visibilité, pour les usagers venant de Laneuville-au-Bois ou de Mochamps : "Là, la réduction à une bande serait vraiment sécurisante, à l'image des aménagements réalisés au carrefour de Luchy et de la gare de Rossart, toujours sur la RN89, entre Libramont et Bertrix".

Si aménagements il doit y avoir, quels qu’ils soit, les communes ont cependant fait savoir qu’elles refuseront de mettre la main au porte-feuille, et renvoient la balle vers la Wallonie, le ministre Henry, et le SPW Infrastructures, dont les moyens restent limités.


Christophe Thiry