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Elections au Grand-Duché : la chute des verts pousse le DP dans les bras du CSV

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 Publié le samedi 14 octobre 2023 à 18:30 - Mis à jour le dimanche 15 octobre 2023 à 16:37    GDL

Les électeurs grands-ducaux ont lourdement sanctionné le troisième parti de la coalition, Dei Greng, faisant des chrétiens-sociaux le parti incontournable de la prochaine majorité. A la tête du CSV, Luc Frieden a été nommé formateur et a entamé les négociations avec le DP du futur ex-premier ministre Xavier Bettel.


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"En perdant cinq sièges sur les neufs qu'ils détenaient, les verts ne s'attendaient pas à une telle déconfiture", commente pour TV Lux, Pierre Pailler, journaliste indépendant au Luxembourg. "J'ai couvert la soirée électorale dans leurs locaux et les mines étaient déconfites. Ils craignaient bien de perdre quelques sièges mais pas à ce point-là."
Ce qui a pesé ? "Les thèmes de la campagne ont tourné autour de la pénurie de logement, de la pauvreté, de la fiscalité. Les questions environnementales apparaissaient en arrière-plan. Si bien que les deux autres partis de la coalition, le DP et le LSAP ont même gagné des sièges".

Fin de la tripartite et retour à la normale

Ces élections marquent donc la fin de la coalition à trois, DP, LSAP, Dei Greng. "En quelque sorte, elles actent aussi comme un retour à la normale, avec le come-back des chrétiens-sociaux. Car à l’exception d'une courte parenthèse dans les années '70, le CSV a toujours été au pouvoir jusqu'en 2013."

La future législature sera aussi marquée par le retour en politique de Luc Frieden, ancienne étoile montante du CSV, parti dans le privé après la gifle de 2013. "Le CSV était en crise de leadership. Ils sont allés rechercher Luc Friden pour incarner l'expérience et le renouveau. Député à 31 ans, Luc Frieden a occupé des fonctions ministérielles importantes : défense, budget, justice, finances... Devenu successeur attitré de Jean-Claude Juncker, il a été barré par la tripartite de 2013, et est parti dans le privé".

Xavier Bettel au gouvernement avant l'Europe ?

Xavier Bettel l'a répété en campagne, son ambition était de conduire à nouveau le gouvernement, mais il a bien précisé qu'il n'en faisait pas un condition à sa participation. Le retrouver au sein de la future majorité est loin d'être exclue, mais alors dans un super-ministère à l'économie ou aux affaires étrangères, avant peut-être de le voir partir vers l'Europe. "Certains lui prêtent des ambitions européennes, pourquoi pas en remplacement de Charles Michel comme président du Conseil européen, dont le mandat arrivera à son terme à la fin 2024", commente Pierre Pailler, journaliste indépendant pour TV Lux au Luxembourg.


Christophe Thiry