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Elections au Luxembourg ce 8 octobre : les Belges, une voix qui compte

Elections au Luxembourg ce 8 octobre : les Belges, une voix qui compte
 Publié le vendredi 06 octobre 2023 à 11:47 - Mis à jour le vendredi 06 octobre 2023 à 16:41    GDL

Entre citoyens belgo-luxembourgeois et Luxembourgeois habitant en Belgique, le réservoir de votes que représente la communauté belgo-luxembourgeoise n’est pas négligeable pour les partis en lice aux élections législatives du Grand-Duché. Les thématiques qui lui sont chères - mobilité, télétravail, santé - non plus.


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Avec plus de 5.000 citoyens belges ayant la nationalité luxembourgeoise et plus de 25.000 Luxembourgeois habitant en Belgique, la communauté luxembourgeoise liée à la Belgique représente un indéniable réservoir de votes pour les partis politiques en lice pour les élections législatives qui auront lieu dimanche 8 octobre au Luxembourg.

De fait, les élections au Grand-Duché ont une particularité bien à elles: leur dimension cosmopolite et transfrontalière. Certes, à la différence des élections communales, les résidents étrangers (plus de 300.000, soit près de la moitié de la population du pays, dont près de 20.000 Belges) ne peuvent pas voter aux élections nationales - la proposition avait été rejetée avec une large majorité par référendum en 2015.

5.379 Belgo-Luxembourgeois

Mais les citoyens luxembourgeois sont eux-mêmes pour une grande part issus de l’immigration - environ 100.000 personnes ont acquis la nationalité luxembourgeoise depuis 2009 - et représentent des communautés très variées, encore attachées à leurs racines. 20,6% des Luxembourgeois ont ainsi au moins une deuxième nationalité (71.449 sur une population de 347.402 citoyens), les Portugais représentant le plus grand nombre (18.055), suivi des Français (10.264) et des Italiens (5.554). Les Belgo-Luxembourgeois suivent de très près, avec un contingent de 5.379 personnes.


Un autre phénomène illustre l'importance de la communauté belge dans l’électorat luxembourgeois: le nombre toujours plus important de citoyens luxembourgeois vivant à l’étranger (plus de 120.000, +50% entre 2020 et 2023). La Belgique accueille le deuxième plus important contingent, avec 26.450 résidents luxembourgeois, après la France (31.480) mais avant le Brésil et l’Allemagne. Une tendance à la hausse (les Luxembourgeois étaient 22.205 en Belgique en 2020) qui s’explique pour deux raisons: d’un côté, les Luxembourgeois s’installent de plus en plus dans les trois pays voisins, attirés notamment par des logements aux tarifs plus accessibles, et, de l’autre, nombreux sont les étrangers qui ont acquis la nationalité luxembourgeois tout en habitant déjà dans un autre pays.


Sans compter les plus de 50.000 travailleurs frontaliers belges qui, traversant chaque jour la frontière pour aller travailler au Luxembourg, font partie intégrante de la vie économique et sociale du Grand-Duché.

En tête des préoccupations de cette communauté belgo-luxembourgeoise, on trouve bien sûr des questions très pratiques comme la mobilité, sous pression en raison du transit constant et toujours plus important des travailleurs frontaliers, mais aussi le logement, la hausse des prix affectant non seulement le Luxembourg mais aussi toute la Grande-Région, notamment les communes frontalières.

Augmenter les jours de télétravail

Mais d’autres thématiques sont régulièrement abordées, notamment celle de l'augmentation des heures de télétravail pour les travailleurs frontaliers. En Belgique, la limite est de 34 jours par an, mais des hausses semblent être envisagées par tous les programmes des partis de gouvernement: le LSAP et déi Gréng veulent négocier afin de permettre deux jours de télétravail par semaine pour les frontaliers, quand le CSV souhaite 50 jours par an et le DP, plus vaguement, “un modèle de télétravail adapté aux frontaliers.”

Le maintien de la rétrocession fiscale par le prochain gouvernement luxembourgeois est aussi un sujet d’importance. Au contraire de la France et de l’Allemagne, les communes belges bénéficient d’un fonds afin de compenser le manque à gagner provoqué par l’imposition des travailleurs frontaliers au Luxembourg. Un fonds indexé chaque année qui atteignait 48 millions d’euros en 2022 - un montant devenu indispensable pour le budget de nombreuses communes belges.

Le CSV en Belgique

La Belgique souffrant d’une pénurie de personnel de santé du fait de l’attractivité des salaires luxembourgeois, une meilleure coopération est réclamée, afin d’éviter une telle situation. De même, une coopération transfrontalière renforcée en matière de police est nécessaire afin de travailler avec plus d’efficacité sur les questions de sécurité et de justice.

La liste est longue... Le CSV ne s’y est en tout cas pas trompé: le parti chrétien-social luxembourgeois s’est rendu lundi 25 septembre à Arlon - ville à 70% constituée de travailleurs frontaliers - en présence de cadres du parti, notamment le président du CSV, Claude Wiseler, et la tête de liste pour les élections législatives, Luc Frieden. L’occasion d’aborder ces thématiques chères à la communauté belgo-luxembourgeoise.


Pierre Pailler