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Des mesures pour la destruction des sangliers, mais pas concernant le nourrissage

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 Publié le jeudi 21 décembre 2023 à 15:30 - Mis à jour le vendredi 22 décembre 2023 à 10:21    Province

Pour diminuer les populations de sangliers, le Gouvernement Wallon vient d’adopter des mesures pour faciliter leur destruction.  La décision concernant l'interdiction progressive du nourrissage a, par contre, été reportée.


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Les sangliers sont trop nombreux dans nos forêts.  Conséquences : des dégâts à la forêt elle-même, dans les cultures ou les propriétés privées.  Pour diminuer les populations de sangliers, de nouvelles mesures en vue de la destruction des sangliers entrent en application. 

"Le tir de nuit en plaine, en raison des habitudes nocturne de l'espèce, détaille Willy Borsus, le ministre wallon de la chasse et de l'agriculture.  Le piégeage et des battues supplémentaires, en concertation avec le DNF, si les objectifs de tir ne sont pas atteints et que cette situation risque d’être préjudiciable pour les prairies et cultures agricoles."

Pas de décision concernant le nourrissage

Dans le projet de base du Ministre Borsus, il y avait aussi l’interdiction progressive du nourrissage qui devait entrer en vigueur dès ce 21 février .  Aucune décision n’a été prise à ce sujet.  La situation actuelle reste inchangée.  Pourtant, elle fait débat.

Le législateur autorise le nourrissage dissuasif des sangliers.  "Dans des zones précises et déterminées en concertation avec le DNF.  On ne peut pas faire n'importe quoi", explique Benjamin Tonon, garde privé à Gedinne.  Et c'est le DNF qui vient vérifier que les règles sont respectées. "On ne peut plus donner de maïs, par exemple, mais un mélange de céréales, rappelle Séverin Pierret, agent DNF à Bouillon.  On vérifie également la temporalité et la régularité du nourrissage."

La régularité… Une notion qui dépend de la localisation de chaque territoire de chasse, selon qu’ils sont plus ou moins proches des cultures.  Pour cette raison, la fréquence du nourrissage est laissée au libre arbitre des gestionnaires de chasse.  Et c’est l’absence de cadre plus précis, selon certaines organisations de préservation de l’environnement qui pousse aux abus.  "Finalement, ça devient un véritable élevage en plein air pour pouvoir avoir un beau tableau de chasse et tirer un nombre important de sangliers", dénonce Harry Mardulyn, naturaliste et membre du collectif Stop dérives chasse. 

Le collectif regrette dès lors l’absence de décision du Gouvernement wallon concernant l’interdiction progressive du nourrissage.  "À notre avis, il s'agit évidemment de l'influence du tout puissant lobby du monde de la chasse qui, plus que probablement, a influencé le ministre dans ce sens, parce que nous ne comprenons vraiment pas le retrait de cet arrêté", avance Harry Mardulyn.

Le ministre, dans son chef, dément toute forme d'influence ou de pression.  "Ceux qui me connaissent savent que si on veut bloquer définitivement tout contact avec moi, il faut vraiment éviter de faire des pressions.  Mais je crois qu'il y a probablement beaucoup de lobbies qui s'exerce ailleurs, peut-être chez d'autres partenaires du gouvernement."

En coulisse, on nous glisse qu’aucune décision concernant le nourrissage ne sera sans doute prise avant les élections.  La gestion du sanglier est décidément un équilibre difficile à trouver entre intérêts environnemental, économique et politique.


Julie Fohal