La ville de Neufchâteau a mis le doigt sur une des causes à l’origine des contaminations épisodiques du lac. Sur base des coups de sondes menés par la Wallonie, la ville et Idélux ont découvert qu’un des collecteurs, normalement destiné aux eaux de pluies, y déversait aussi des eaux usées du centre ADEPS.  

Pendant des années donc, un collecteur censé récupérer uniquement les eaux de pluies était aussi branché aux eaux usées du complexe sportif de l’Adeps, et déversait le délicat mélange dans le lac quelques centaines de mètres en aval.  “Une fois qu’on a découvert la situation, voici une quinzaine de jours, les équipes de la ville et d’Idélux et de la SPGE ont séparé les deux réseaux et résolu le problème dans les 24h”, nous confirme le directeur général Jean-Yves Duthoit, répondant pour l’échevin des travaux Jacques Cheppe. “Personne n’avait connaissance de ce raccordement. C’est en menant diverses analyses que la région wallonne et les services ont réussi à identifier un tronçon d’où provenait un taux anormalement élevé de matières fécales”.  

Il s’agit là plutôt d’une bonne nouvelle pour la ville, qui tente de trouver une solution pérenne aux épisodiques contamination à l’E. coli. Mais ça ne résout pas tout. «On sait que le problème est multifactoriel. Il y a déjà eu une grande avancée en matière d’égouttage dans le centre-ville de Neufchâteau. Il reste à régler l’accès des bovins aux ruisseaux sur les plateaux de Longlier et Hamipré”. Les dérogations accordées aux agriculteurs ont été levées en ce début d’année par la Région wallonne, les contraignant dorénavant à clôturer et protéger les berges des rivières et ruisseaux traversant leurs prairies. “Certains doivent trouver des solutions pour abreuver le bétail”. 

Voilà des années que la ville de Neufchâteau investit pour faire de son lac un des hauts lieux touristiques en Luxembourg : restaurant, base de loisirs, esplanade de concerts, point de départ de promenades, espace de jeux sur plage de sable fin… Restait la baignade. 
Les efforts consentis, en matière d’égouttages notamment, se sont révélés payants. Si bien qu’à l’été 2021, les analyses  ont atteint le seuil de qualité minimum autorisant les baigneurs à piquer une tête, pour la première fois depuis bien longtemps.

 Tout n’est cependant pas parfait, et de manière épisodique, Neufchâteau est dans l’obligation de prendre des mesures d’interdiction temporaires : ruisseaux qui débordent, avaloirs bouchés, quelques conduits vieux et poreux, encore à remplacer…
Autant de raisons qui imposent à la commune, après chaque intense averse, d’interdire toute baignade durant 48h au minimum.

Christophe Thiry