Mercredi, Pierre-Alexis Roland, échevin à Saint-Hubert, a donc pris la décision de siéger comme indépendant. Une décision qui, nous l'apprenons aujourd'hui, aura des conséquences au sein du collège communal puisque celui-ci prévoit de lui retirer la compétence des finances. Et d'autres ?

Après avoir révélé son intention de siéger comme échevin indépendant , Pierre-Alexis-Roland a fait couler beaucoup d'encre. Sa décision néanmoins, il l'assume pour plusieurs raisons. La dernière en date : cette affaire de harcèlement qui secoue le personnel communal et dans laquelle il s'estime peu impliqué, contrairement à l'opinion du collège communal.

Mon rôle a été très mineur dans l’affaire”, estime Pierre-Alexis Roland, échevin désormais indépendant à Saint-Hubert. “J’ai été consulté par un ouvrier après une soirée du personnel, qui m’a confié différents problèmes et qu'il était visiblement loin d’être le seul. Compte tenu de la situation, j’ai pris contact avec le directeur général de la ville pour savoir ce qu’il y avait lieu de faire. J'ai même consulté un avocat pour voir dans quelle mesure ma responsabilité personnelle pouvait être engagée. On a donc conseillé aux ouvriers d’enclencher une procédure auprès de la médecine du travail et de l’auditorat du travail, s’ils n’obtenaient pas satisfaction”. 

Pierre-Alexis Roland regrette d'avoir été écarté de l'audition du chef de service visé par plusieurs plaintes. La majorité, quant à elle, estime que l'échevin a fait preuve de partialité dans ce dossier jusqu'à violer le huis clos du collège communal. En conséquence, une nouvelle répartition des compétences aura lieu. L'échevin indépendant se verra dépouillé des finances.

"Les finances, c'est quand même les clés de la ville

Il y a quand même un problème pour le huis clos du collège, et le collège a l’intention de récupérer les compétences de Pierre-Alexis Roland”, assure Didier Neuvens, bourgmestre de Saint-Hubert. 

C’est quand même les clés de la ville”, poursuit Laurent Breuskin, 1er échevin à Saint-Hubert. “Or, laisser les clés de la ville entre les mains de quelqu’un dont nous n'avons plus la maîtrise, c’est relativement dangereux. C’est dommage pour lui, mais c’est dommage aussi pour le collège parce qu’il avait tout de même de grosses compétences au niveau finances. Mais nous ne pouvons plus prendre ce risque-là”. 

Faut-il dès lors craindre davantage de blocages au conseil sur les sujets épineux ?  “Non”, considère le bourgmestre borquin. “Je pense que la minorité sera constructive. C’est dans l’intérêt de Saint-Hubert”. 

Pierre-Alexis Roland voit ce retrait de compétences comme un appel à la démission, ce qu'il refuse. Manifestement, la majorité se dirige dans une impasse, mais se dit prête à courir le risque.