La réforme du chômage et la limitation de la durée des allocations de chômage dans le temps aura des répercussions directes sur les CPAS.
Selon les estimations de l’Onem et du SPW, 85.000 personnes seront exclues du chômage en Wallonie.
Dans les premiers mois de 2026, près de 1100 exclus devraient se tourner vers les CPAS du Luxembourg.

Huit à Fauvillers et Daverdisse ; 212 à Arlon... Les CPAS du Luxembourg font leurs comptes. Sur base des estimations réalisées par le SPW Intérieur et Actions Sociales, près de 1100 personnes exclues du chômage frapperont à la porte des services sociaux en Luxembourg dans les premiers mois de 2026. 

"Nos services s'y sont préparés", avance la présidente du CPAS d'Aubange Catherine Habaru. "Nous avons renforcé le cadre et confirmer l'engagement d'une assistance sociale". 

"Je vous  le confirme", assure Michèle Marichal présidente du CPAS de Libin. "Nos équipes sont sereines. D'autant plus que nous pouvons compter sur le service Défi qui aide à l'accompagnement de ces personnes, en partenariat avec les communes voisines de Saint-Hubert, Wellin et Tellin". 

Il n'empêche, sur les quelque 5000 chômeurs qui perdront leurs allocations, certains hésiteront à franchir le cap. "C'est ce qui ressort des rencontres que nous menons avec nos affiliés. Pour certains d'entre eux, il est inconcevable de faire appel au CPAS. Il y a beaucoup de questions, de stress aussi, une forme de honte aussi. Il y a des idées préconçues..."

"Il est important de dédramatiser. Expliquer qu'il faut oser faire le pas.  Les assistantes sociales connaissent bien leur travail, elles savent prendre le temps. L'idéal étant de prendre rendez-vous pour éviter la perte de temps et le stress inutile" 
Michèle Marichal, présidente du CPAS de Libin 
"Les assistances sociales se déplaceront à domicile, c'est obligatoire. A la suite de quoi, le montant du revenu d'insertion sera déterminé. Il y a beaucoup de paramètres. Ce n'est pas parce qu'on franchit la porte, qu'il y aura d'office 800€ ou 1800€, selon le cas"
Catherine Habaru présidente du CPAS d’Aubange

Les présidentes insistent également, ce n'est pas parce que le revenu d'insertion est refusé, ou limité, que les personnes ne peuvent pas solliciter un coup de pouce complémentaire. "Ça peut être une aide pour remplir la cuve à mazout, un soutien psychologique, la prise en charge de médicaments, un apport au niveau des repas. Il arrive souvent que des personnes bénéficient d'un complément à un moment donné, et qu'on ne les revoit plus par la suite. Nous sommes là aussi pour ça."