Le tome double 155 et 156 des Annales de l'Institut Archéologique du Luxembourg, pour les années 2024 et 2025, est disponible. On y trouve une dizaine d'articles qui détaillent des campagnes de fouilles des dernières années avec quelques belles avancées de nos connaissances

336 pages consacrées à l'Archéologie, voilà l'inventaire de ce nouveau tome des Annales de l'Institut Archéologique du Luxembourg qui vient d'être publié. On y trouve des comptes-rendus de fouilles récentes qui concernent des périodes allant du premier siècle avant notre ère à la fin du XVIIIe siècle avec la destruction d'Orval en passant par le long chantier de la place Léopold ou le site de Mageroux, à Virton, à proximité de l'école Robert Schuman. Certains de ces chantiers ont fait l'objet d'une analyse systématique des ossements animaux découverts et il faut casser un mythe, les gaulois ne mangeaient que très peu de gibier sauvage, on est loin du sanglier à tous les repas... 

"Dans l'étude des ossements, on a effectivement étudié la faune, donc tous les restes animaux qui ont été découverts à la fois à Arlon, à la place Lépold, mais aussi à Mageroux (Virton). Ce sont deux agglomérations gallo-romaines et ça nous a permis de comprendre ce qu'ils mangeaient. A Mageroux, ça a été une étude extrêmement intéressante qui nous a permis de montrer que, contrairement aux idées reçues, on mange du chien et on mange du cheval à la période romaine. Ça reste un apport de viande comme un autre... ", Marie Horviller, archéologue et archéotanatologue Awap

Autre avancée significative, une analyse géologique systématique des blocs de la collection lapidaire gallo-romaine du musée archéologique a révélé la provenance de ces blocs dont on savait déjà que certains étaient issus de la carrière impériale de Norroy-lès-Pont-à-Mousson, située... en Metz et Nancy.

" La carrière impériale de Norroy-lès-Pont-à-Mousson, c'est une carrière officielle qui est gérée par l'armée romaine. On retrouve ses pierres dans les grands monuments publics, dans les capitales de cités, comme Tongres, par exemple. Pour Arlon, le fait qu'on y a utilisé ce type de pierres est un élément nouveau. Plus tard,  d'autres carrières sont ouvertes en Trévirie.", Denis Henrotay, archéologue Awap

C'est une découverte, 75% des blocs analysés proviennent de carrières situées aux alentours de Rumelange, dans le sud de l'actuel Grand-Duché. A Virton, des travaux d'extension de l'implantation Robert Schuman, sur le plateau de Mageroux, ont permis de compléter des fouilles déjà anciennes.

Les fours de potiers découverts en 2024 à Virton, et qui avaient suscité l'intérêt d'un nombreux public, ont fait l'objet d'une autre publication dans la revue de la Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule.

Ce volume double des Annales de l'Institut Archéologique du Luxembourg est disponible à la commande ici.