La royale société d'histoire de Saint-Hubert d'Ardenne a accueilli la 16e journée d'études du groupe FNRS sur l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge, l'occasion d'entendre plusieurs communications sur l'état actuel des recherches et notamment sur la christianisation de nos régions.
Environ 120 personnes ont assisté à cette journée d'étude à Saint-Hubert qui a commencé par un vibrant hommage à Jean-Marie Duvosquel, disparu en 2023. Il était à l'origine de Saint Hubert d'Ardenne. Les communications se sont ensuite succédé à commencer par la christianisation de l'Ardenne. Un processus lent et évolutif que l'on pensait jusqu'ici dû à une volonté des élites converties.
"Pour qu'il y ait un évêque, il faut d'abord une communauté d'hommes qui ressent le besoin d'un chef pour les encadrer et pour donner la direction que la communauté veut prendre", Pr Florence CLOSE, titulaire de la chaire d'histoire du Moyen Âge occidental à l'ULiège
Si on ne peut nier l'interventionnisme localisé de certaines élites ou leur influence, on doit considérer que la population était déjà en partie sensibilisée au message christique. Ce basculement du centre de gravité des études sur la christianisation de l'Ardenne se base sur la thèse de doctorat de Guillame Wimmersch, deuxième intervenant.
"Lors de la fondation de Saint-Hubert (vers 700 ndlr), le paganisme, en tout cas dans sa forme cultuelle, était déjà éteint depuis bien longtemps. Par contre, la création d'une église avec une communauté autour a assurément renforcé la lutte contre les anciennes pratiques supersticieuses que certains ont comparées avec le paganisme.", Guillaume Wymmersch Docteur en histoire ULiège
Reste encore à déterminer si cette communauté primitive fut constituée de moines ou de chanoines et la réponse n'est pas tranchée. Mais on peut déjà se féliciter de l'avancée de plusieurs points.
"C'est une clarification de l'histoire de Saint-Hubert et des premiers temps de Saint-Hubert, avec des choses qui sont très claires, comme par exemple, le faux diplôme de fondation daté de 687, donc la fondation de l'abbaye, c'est plutôt vers l'n 700.", Richard Jusseret, président de Saint-Hubert d'Ardenne, royale société d'histoire et éditrice des cahiers de Saint-Hubert
Fin de journée, juste avant une visite de la basilique, les archéologues de l'Awap ont présenté de nouveaux résultats des fouilles récentes permettant d'affirmer l'implantation carolingienne d'un édifice religieux à cet endroit. Les actes de cette journée d'études seront publiés dans le prochain tome des Cahiers d'Histoire de Saint-Hubert d'Ardenne.