Le ministre de la mobilité Jean-Luc Crucke a été interpellé ce mardi en commission par la députée Carmen Ramlot, -et au téléphone par la bourgmestre Camille Maitrejean "furibard". 
Il demande à la SNCB et à Infrabel de proposer "une moins mauvaise solution", à la rupture des correspondances à Libramont. 

Il aura donc fallu moins de temps qu’une correspondance en gare de Libramont pour que la problématique s’invite au parlement ! 

Ce mardi après-midi, répondant à une interpellation de la députée Carmen Ramlot en commission de la mobilité, le ministre Jean-Luc Crucke constate sans détour :  “On ne peut parler de correspondance quand les délais sont portés à une heure, et que le trajet global est augmenté dans les mêmes proportions. L’usage du train devient rédhibitoire”. 

Cette durée de correspondance qui apparaît totalement surréaliste (61 et 63 minutes d’attente, rappelons-le) avait été relevée par les amis du rail et Ecolo, par la voix de Jean-Philippe Florent.
La bourgmestre Engagée de Florenville Camille Maitrejean avait également décroché son téléphone, en direct avec le ministre, lui-aussi Engagé :  “Elle était… furibard”, rapporte Jean-Luc Crucke, qui a aussitôt pris langue avec la SNCB et Infrabel.

“J’ai d’ores et déjà insisté auprès des deux entreprises pour qu’elles revoient leurs copies et mettent en oeuvre une moins mauvaise solution, dans les meilleurs délais”
Jean-Luc Crucke, ministre fédéral de la mobilité  

"La faute aux travaux"

Pour la SNCB, rapporte Jean-Luc Crucke à la députée gaumaise, la rupture de correspondance à Libramont s'explique par les travaux de modernisation sur la L162, qui entrent  dans une nouvelle phase.  

“Les trains rouleront sur une seule voie et ne pourront plus se croiser entre Haversin et Marloie, ainsi qu’entre Jemelle et Grupont.
Ces nouvelles contraintes imposent une adaptation des trains IC Bruxelles-Luxembourg et des trains Ciney-Libramont”,
justifie la SNCB. 

 Sur ces explications, le ministre a laissé transparaître un léger agacement “ce chantier de modernisation de la 162  se prolonge de manière inconsidérée depuis des décennies. Il est essentiel qu’il soit enfin mené à terme pour stabiliser et améliorer l’offre de train”.  

“La destruction des correspondances : la nouvelle arme du pourrissement à l’assaut du rail  luxembourgeois” 

Dans sa réplique, la députée Ramlot s’est voulue mesurée à l’adresse du ministre  “rassurez-vous, ce n’est pas mon style d’être furibard”, glisse-t-elle, mais autrement plus cinglante avec la SNCB, dont elle dénonce la stratégie du pourrissement :

“Les fins stratèges de la SNCB en sont d’habiles orfèvres. Ils ne cessent de nous étonner par leur inventivité. Les dindons de cette sinistre farce sont les ruraux de cette terra incognita qu’est le Luxembourg aux yeux de ces stratèges et de leurs protégés des grandes métropoles”
Carmen Ramlot, députée bourgmestre de Rouvroy

Pour la députée, la suite semble écrite : "Cette stratégie du pourrissement amènera les usagers au bout du dégoût. Et elle permettra aux décideurs de déclarer la main sur le coeur et la mort dans l’âme qu’ils ont tout fait, mais qu’ils n’ont pas d’autre choix que de fermer la ligne”