Le reporter de guerre français Patrick Chauvel était à Bastogne ce vendredi dans le cadre de deux conférences. La première était à destination des étudiants. Il a expliqué son parcours aussi inspirant qu'impressionnant.
La Guerre des Six Jours, le Vietnam, l'Irlande du Nord, le Cambodge, le Liban, le Salvador, l'Afghanistan, la Lybie ou plus récent l'Ukraine et Israel. En près de soixante ans de carrière, Patrick Chauvel a couvert les plus importants conflits mondiaux. Ce vendredi au Bastogne War Museum, il a partagé son expérience à 200 étudiants. Un témoignage essentiel afin de comprendre l'importance du métier de reporter de guerre.
"Nous sommes indispensables, explique-t-il. S'il n'y a pas de témoins, il n'y a pas de crimes. Donc nous devons être sur place. Les réseaux sociaux laissent paraître les émotions et les choix politiques. Nous, on essaye d'être impartial. Nous sommes le trait d'union entre les événements et le public."
"Tout n'est pas noir ou blanc"
Cette objectivité journalistique si chère à Patrick Chauvel, il en a pris véritablement conscience en couvrant la Guerre du Vietnam, dans les années 70.
"J'avais du mal à être impartial car j'étais pote avec les soldats américains. Et parce que je me faisais tirer dessus par les communistes. Mais j'ai discuté avec un prisonnier vietnamien qui m'a expliqué sa guerre. Et d'un seul coup, j'ai compris que tout n'était pas noir ou blanc."
Patrick Chauvel
Dans son exposé, Patrick Chauvel a commenté sans détour les photos retraçant sa carrière. Blessé à sept reprises mais également emprisonné, le parcours du journaliste inspire autant qu'il impressionne.
"J'essaie de redonner confiance en notre parole, à nous journalistes. C'est important de faire comprendre cela aux jeunes car ce sont eux qui décideront dans le futur."
Rendre foi au métier
Avec cynisme et ironie, Patrick Chauvel explique avoir la sécurité de l'emploi, tant les guerres sont interminables. À 76 ans, il ne compte pas s'arrêter, bien au contraire. À travers ses reportages, documentaires ou conférences, il veut rendre foi au métier de journaliste, trop souvent mis à mal.
Patrick Chauvel a également donné une conférence, au grand public cette fois, sur le coup de 18h30. Une conférence qui entrait dans un nouveau cycle proposé par le Bastogne War Museum, intitulé "La guerre telle que je l'ai vue".