Deux étudiantes en droit ont assisté ce jeudi à l’audience du tribunal correctionnel de Neufchâteau. Ces “cours ouverts” sont proposés depuis quatre ans par le Conseil Supérieur de la Justice en vue de susciter des vocations.
Lora et Victoria sont étudiantes en droit à Louvain et Liège . Ce jeudi elles ont troqué leurs cours pour une autre cour : celle du tribunal correctionnel de Neufchâteau.
“Le domaine de la justice est assez vaste. Je me laisse toutes les possibilités, mais a priori oui, j’aimerais travailler dans le domaine de la magistrature” avance Lora Ledent, étudiante en bac 3 à l’UCL.
Les deux universitaires sont ici dans le cadre d’une journée de “courts ouverts”, une initiative du Conseil Supérieur de la Justice dans le but de susciter les vocations.
“Dans beaucoup d’universités, on est encore dans le cadre de cours ex-cathedra où les stages ne sont pas obligatoires. Ces jeunes filles sont volontaires. Or à nos yeux, il semble essentiel de les mettre dans le bain et de leur montrer de quoi est fait notre métier”
Carine Thomas, magistrate, présidente du tribunal de 1ère instance de Neufchâteau
D'une affaire à l'autre...
Outrage à agents, pédopornographie, coups et blessures, viols et harcèlement intraconjugal, tout à tour les affaires du jour exposent des côtés sombres de la nature humaine.
Exceptionnellement, les deux étudiantes ne sont pas dans le public. Aux côtés de la juge, elles font face aux parties.
“Ici on a bien pu percevoir les réactions des prévenus, des avocats, comment les victimes réagissaient aux propos des prévenus. On a pu ressentir, comme le juge, les émotions des diverses parties”
Victoria Collignon, étudiante en droit à l’ULg
“En suivant toute l’audience, on se rend compte du protocole, des prises de parole des uns et des autres.
Bien sûr, on a des cours de procédure, mais ces journées nous plongent vraiment dans le concret”
Lora Ledent, étudiante en droit à l'UCL
Toujours en manque de magistrats
Coïncidence du calendrier, voici un an presque jour pour jour les magistrats étaient en rue pour alerter sur le manque de moyens et de personnel.
“Par rapport à l’an dernier ? On n’en est pas beaucoup plus loin.
Nous sommes au stade de la prise de contact avec la ministre de la justice qui a rencontré les collèges des cours et tribunaux voici peu.
Je ne vous cache pas que nous restons inquiets”
Carine Thomas, magistrate, présidente du tribunal de 1ère instance de Neufchâteau
Face à la crise de vocation, ces journées "cours ouverts" aux étudiants apportent un tout début de réponse.
La plus attendue reste dans les mains du gouvernement.