Les directeurs et personnels de prison ont manifesté leur ras-le-bol face à la surpopulation carcérale ce jeudi. Ce fut notamment le cas à Arlon où un arrêté de police du bourgmestre pris en juillet a pourtant déjà fait diminuer le nombre de détenus.

Directrice en tête, les membres du personnel de la prison d'Arlon sortent pour manifester contre la surpopulation carcérale, un fléau déjà ancien mais qui, malgré les efforts déployés récemment, continue à augmenter.

"La surpopulation n'est pas un phénomène nouveau, mais depuis quelques années, il s'accroit et de manière totalement incontrôlable. Depuis la mise en application des Juges d'Applications des peines, nous avons vu notre population s'accroître parce que, je pense que tous les moyens n'ont pas été mis à ce moment-là et nous n'avons pas été entendus sur les conséquences que ça allait amener sur la population.", Eva Dominguez-Vazquez, directrice de la prison d'Arlon

Tous les directeurs de prison ont donc signé une carte blanche qu'ils présentent comme un appel à l'aide pour maintenir le système carcéral à flot. Etaient présents également ce jeudi à Arlon, le bâtonnier Damien Poncelet et l'un ou l'autre avocat, ainsi que des membres de la commission citoyenne de surveillance de la prison d'Arlon et le bourgmestre de la ville. En juillet dernier, invoquant sa responsabilité en matière de sécurité sur le territoire communal, Vincent Magnus avait pris un arrêté de police pour limiter le nombre de détenus.

Car les problèmes liés à cette surpopulation, angoisse, irritabilité, etc. se conjuguent avec un manque chronique de personnel. A Arlon, le cadre est de 98 équivalents temps-plein. On est maintenant à environ 90 mais on revient de très loin. Surpopulation et manque de personnel sont deux des sources des violences que l'on rencontre régulièrement dans le milieu carcéral.

De l'avis du bourgmestre d'Arlon, les conditions de travail et de détention sont tout simplement inadmissibles.

Marche-en-Famenne prend à son tour un arrêté limitant le nombre de détenus

Dans un communiqué envoyé ce jeudi, la ville de Marche-en-Famenne annonce avoir pris elle-aussi un arrêté visant à limiter la population des détenus à 350 au 30 novembre. Ils sont aujourd'hui 371.

Ce 02 octobre, le bourgmestre marchois, Nicolas Grégoire, a signé un arrêté de police en ce sens :

Reste maintenant à voir quelle sera la réaction du SPF Justice.