À l'approche des fêtes de fin d'année et de la haute saison pour les achats en ligne, le gouverneur de la province de Luxembourg, les polices fédérale et locale lancent une campagne de prévention contre les arnaques informatiques. Des infractions qui font aujourd'hui plus de victimes via les nombreux sites de revente, mais pas seulement. Exemples.
Imaginez-vous en train de surfer tranquillement sur internet et de faire le relevé quotidien de vos mails. L'un d'entre eux, émanant de ce qui semble être une entreprise de transport agréée, vous indique que votre colis a été bloqué et qu'il est nécessaire de planifier la livraison. Ce mail est en réalité une tentative d'hameçonnage (phishing) destinée à extorquer vos données personnelles et bancaires.
"La plupart des fraudes, c'est souvent les fraudes au digipass", explique Aurélie Kaiser, conseillère à la zone de police de Gaume. "Cela pourrait être un coup de téléphone à la victime. L'escroc va se faire passer pour la mutualité ou pour un ministère, et va dire "on vous doit une prime ou un remboursement" pour que la personne utilise son digipass ou lui donne ses codes bancaires".
Plus d'infractions, peu de plaintes
Ces fraudes informatiques comme celles au service d'assistance, à la demande d'aide ou au sentiment, font de plus en plus de dégâts selon les zones de police locale. 1384 infractions ont été rapportées en 2022 pour 477 seulement en 2018 dans toute la province de Luxembourg. Au vu de la croissance du phénomène, une campagne de prévention a été lancée sous forme de dépliants qui seront notamment diffusés dans les commerces de proximité avec des trucs et astuces. "Je vends sur marketplace, on me demande mon code, comment réagir et comment dire non", détaille le gouverneur de la province de Luxembourg, Olivier Schmitz. "La première des règles, c'est qu'il n'y a, en Belgique, aucune raison de donner son code par téléphone. Personne, aucune institution, aucune banque ne va jamais vous le demander donc ne le donnez pas".
Si les arnaques informatiques sont de plus en plus fréquentes et envahissantes, il y a paradoxalement très peu de plaintes déposées. Or, le parquet du Luxembourg informe qu'il est utile d'agir rapidement dans l'espoir de bloquer les transactions et peut-être d'identifier les auteurs. Mais les plaintes aboutissent-elles réellement à des arrestations voire à des sanctions ? "Quand les auteurs sont identifiés et se trouvent dans un pays avec lequel on a très peu de collaboration judiciaire, c'est compliqué de pouvoir les attraire devant le tribunal correctionnel ici et de les condamner", reconnaît Julien Docquier, substitut du procureur du roi. "Mais on travaille quand même sur ces dossiers, et on travaille aussi sur les relais locaux, des mules bancaires qui sont des personnes qui mettent leur compte à disposition pour recevoir l'argent de l'escroquerie ou qui vont parfois chercher des colis commandés par des escrocs avec l'argent des victimes".
En cas de doute ou de problème, le site safeonweb est à votre disposition avec différents exemples d'arnaques qui pullulent sur internet. N'hésitez pas vous-mêmes à prendre contact avec la plateforme, qui rappelle que la méfiance doit être de mise en permanence.