Le navigateur belge Denis Van Weynbergh était à Arlon pour raconter son Vendée Globe 2024-25. Une aventure de 117 jours, où il est arrivé hors délais, mais vécue comme une victoire. 

Le Centre culturel d'Arlon a fait le plein ce mardi soir. Devant plus de 400 personnes, Denis Van Weynbergh a partagé ce que représente vraiment un tour du monde en solitaire : un projet de sept ans, des moments de doute… et la certitude qu’on peut aller au bout sans être favori.

"Terminer le Vendée Globe. Pas le gagner." C’est ainsi que Denis Van Weynbergh avait défini son objectif avant de prendre le départ. Parti avec un bateau modeste et un budget serré, il savait qu’il ne jouerait pas la tête de course. Mais cela ne l’a jamais empêché d’y croire.

« Un Vendée Globe, ça se gagne ou ça se termine. Moi, j’ai toujours voulu le terminer. Pas besoin d’être premier pour être heureux », confie-t-il.

Son Vendée Globe lui aura demandé bien plus que les 117 jours de navigation. « Sept ans de projet et quatre ans de qualifications », rappelle-t-il devant une salle comble. Parce que pour arriver au départ, il faut souvent déjà réussir plusieurs “petits Vendée Globe” avant. Trouver les partenaires, boucler le budget, préparer le bateau : rien n’a été simple pour le Brabançon.

En mer, les moments difficiles ne manquent jamais 

Le plus critique survient au sud des Açores, lorsqu’il perd sa grand-voile. « Parfois, on pense abandonner. Puis on se dit : tant que rien n’est cassé, on continue. » Cette obstination, Denis l’a portée jusqu’à la ligne d’arrivée… franchie hors délais, mais ce n'était pas le plus important. "Ce que j'ai ressenti? Un peu de frustration quand même. Ne pas être classé, alors que je termine la course...Alors que d'autres ont abandonné après 3 jours, moi j'ai fini, mais j'ai le même mot affiché dans la tête : hors délai. La règle (morale) n'est sans doute pas juste. Mais ce n'est pas le plus important à mes yeux."

Face au public du chef-lieu, il précise encore : « On n’a pas toutes les réponses avant de commencer. Je crois qu’on a tous un Vendée Globe dans le cœur. » Ce qui restera pour lui ? Pas mal de souvenirs : l’arrivée devant des milliers de supporters, l'entré dans le chenal, les fumigènes, les gens massés sur les quais, sur la Grand-place à Bruxelles, chez le Roi...

Demain? "Non, je ne ferai pas un autre Vendée Globe. Car ce n'est pas une activité de tout repos, c'est très dur. C'est aussi accidentogène. Ça doit rester un moment unique dans une vie."  

Et aujourd’hui, il est forcément très sollicité. Il parcourt la Belgique pour raconter son histoire. Avec la promotion de son livre : Inclassable.