A la foire de Libramont, Valbiom distribue des plants de silphie aux visiteurs. Cette plante fait l'objet de recherches. Depuis 2021, des essais sont en cours en Wallonie. Cette plante perenne a plusieurs atouts pour remplacer le maïs destiné à la biométhanisation.
La silphie appartient à la même famille que le tournesol, la famille des astéracées. Originaire d'Amérique du nord, cette grande plante à fleurs jaunes n'est pas commune dans nos régions. Du moins pas encore. . Depuis 2021, des essais sont en cours en Wallonie. "Plusieurs sociétés ont réussi à lever la dormance de la graine, ce qui n'était pas le cas dans les années 70", explique Gilles Manssens du Centre Indépendant de Promotion Fourragère. Plusieurs agriculteurs l'ont déjà semée. Actuellement, plus de 150 ha des cultures de sylphie sont destinées à la biométhanisation en Wallonie.
"On coupe la silphie une fois par an aux alentours du mois de septembre. On la stocke dans des silos pour les incorporer ensuite dans des digesteurs pour produire du biogaz", explique Thibaut de Clerck chargé de projet chez Valbiom.
Une alternative au maïs intéressante pour la biodiversité
"Cette culture peut venir en support ou en remplacement du maïs destiné à la biométhanisation et comme les sangliers font beaucoup de dégâts dans les cultures de maïs et pas dans la silphie, cela intéresse beaucoup les agriculteurs."
Si sa vocation première est la biométhanisation, la silphie peut aussi servir comme fourrage d'appoint pour le bétail en cas de sécheresse. Cette plante est très résistante et présente en outre un potentiel en terme de biodiversité. "Ses fleurs attirent les pollinisateurs de mi juillet à début septembre et grâce à ses cupules, la silphie accumule de l'eau au niveau de ses feuilles ce qui permet aux petits animaux de s'abreuver dedans" poursuit Thibaut de Clerck.
Une plante perenne
Son principal inconvénient est le prix des semences avoisinant 2000 euros par ha. Mais une fois implantée, la silphie restera en place au minimum 20 ans. "Le stade de l'implantation la première année est compliquée, mais une fois que ce stade est passé, la production et la gestion deviennent de plus en plus faciles " conclut Thibaut de Clerck.
La silphie a semble-t-il de l'avenir en Wallonie. Comme cette culture nécessite très peu d'interventions, elle convient bien dans des zones de captage, sur terrains accidentés ou proches des habitations. En floraison de mi-juillet à début septembre, c'est d'ailleurs une voisine plutôt agréable!