La Foire de Libramont à peine refermée que GAIA déploie en Luxembourg sa nouvelle campagne. L'association de défense des animaux y dénonce “les dérives dans l’élevage laitier”.
Sur le marché d'Arlon ce jeudi matin, les éleveurs ont peu apprécié. 

C’est au coeur même du marché hebdomadaire d’Arlon que GAIA a installé sa boîte de lait géante. Une "brique" symbolique pour mettre au jour ce qui se cache à l’intérieur même des exploitations laitières… "Les images sont impressionnantes, très dures. C'est honteux ce qu'on fait aux petits veaux !", réagit cette passante.

L’association de défense de animaux s’appuie cette fois encore  sur des extraits vidéos indiscutablement choquants : de bêtes entassées, des gestes violents, des jeunes veaux traînés par les pattes… Autant de pratiques auxquelles GAIA s’attaque aujourd’hui. 

"On dénonce ici les pratiques de l'industrie laitière, où le veau est arraché à sa mère dès la naissance, pour garder un maximum de lait à destination humaine.
Il est même isolé dans des cages alors que c'est un animal sociable"
Sébastien De Jonge, directeur des opérations chez GAIA

A travers son message, GAIA entend faire changer les habitudes alimentaires, suggérant des alternatives végétales au lait animal. Selon l'association, les témoignages visuels ne sont pas des cas isolés : "Dans l'industrie du lait, la norme c'est la souffrance animale, c'est 350.000 veaux abattus en Belgique quelques mois après la naissance".  

Des images trompeuses, selon les agriculteurs

Il va sans dire que cette nouvelle campagne passe mal auprès des agriculteurs. Et ils n’ont pas manqué de venir le dire ce jeudi aux équipes de GAIA. Les images passent d'autant plus mal, que selon eux, elles sont trompeuses… "Ça se passe peut-être comme ça dans de grands pays, mais chez nous je n'ai jamais vu ça", avance cet autre passant, agriculteur en complémentaire. 

"J'ai lancé l'appel  pour recevoir des photos, j'ai été surpris de voir le nombre d'éleveurs qui laissent les jeunes veaux boire le colostrum aux pis de leurs mères. Il y a 30 ans, on ne le faisait pas.
GAIA  dénonce une pratique dont elle fait une généralité.
J''ai les contre-exemples en masse"

Florian Poncelet, président de la FJA
"Si les veaux sont isolés dans les 15 premiers jours, c'est par obligation sanitaire, pour bien contrôler et abaisser au minimum les antibiotiques.
Juste après, ils sont mis en prairie, à plusieurs"
Nicolas Annet, agriculteur, membre du CA de la FWA

Ce jeudi matin pendant un long moment, défenseurs des animaux et défenseurs du monde agricole ont  au moins eu le mérite de se parler, de s’écouter… à défaut de pouvoir s’entendre.