Ce vendredi, le Centre de Michamps fête ses 60 ans d'existence. Active dans la recherche en agriculture et en environnement, l'asbl a décidé d'ouvrir les festivités dès ce jeudi, avec un salon sur l'autonomie fourragère, en collaboration avec la Fugea.
Dans cette prairie du village de Michamps, agriculteurs et étudiants en agronomie font escale dans les différents stands présents. Ici, le Centre wallon de Recherches Agronomiques propose un outil capable d'estimer la biomasse de l'herbe disponible sur une parcelle agricole.
"C'est un outil qui est disponible sur la plateforme Wallesmart, mise en place par l'Agence wallonne de l'Elevage, explique Cozmin Lucau, du CRA Gembloux. Cela se base sur des images satellites et sur un modèle de croissance afin d'aider les agriculteurs à mieux optimiser la gestion des prairies."
Rendre les agriculteurs autonomes
Cet outil est un exemple de ce que l'on pouvait retrouver sur ce salon de l'autonomie fourragère. Un événement que la FUGEA organise tous les deux ans.
"Le message que l'on veut faire passer aux agriculteurs est : reprenez en main vos exploitations, lance Yves Vandevoorde, directeur politique de la FUGEA . Nous les voulons autonomes, sans dépendre des marchés extérieurs en produisant eux-mêmes leur alimentation à base d'herbe. La région est propice pour cela, pas besoin d'aller acheter du soja bien loin."
60 ans d'accompagnement
Pour son salon, la FUGEA a répondu à l'invitation du Centre de Michamps, qui fête cette année ses soixante ans. L'autonomie fourragère fait partie des préoccupations de ce laboratoire créé par l'Université Catholique de Louvain en 1965.
"Diverses missions nous sont demandées par la Province, qui nous soutient financièrement au niveau des analyses agricoles, présente Richard Lambert, directeur du Centre de Michamps. Cela comprend des analyses de sol ou de fourrage. Mais nous travaillons aussi sur l'agroalimentaire, l'eau, la vulgarisation agricole. Nous donnons aussi des conseils aux agriculteurs et travaillons dans la recherche appliquée en agriculture et en environnement."
À l'heure actuelle, l'adaptation des cultures aux changements climatiques représente un des principaux thèmes de recherche du Centre de Michamps.
"L'Ardenne est considérée comme une région plus froide au niveau de la Wallonie, reprend Richard Lambert. Les modifications climatiques nous impactent donc également. Par exemple, certaines cultures souffrent de la sécheresse en été, alors que d'autres peuvent se développer plus facilement, comme le maïs."
Ce vendredi, le centre fêtera ses 60 ans d'existence avec un programme principalement académique. De quoi rappeler l'importance de ce laboratoire où 25 personnes veillent à accompagner le monde agricole aux changements du secteur.