Pour de nombreux visiteurs, la Foire est un rendez-vous festif au coeur de l'été où il fait bon flâner. Pour d'autres, la Foire est une vitrine commerciale à ciel ouvert.

A peine le temps de voir débarquer les premiers visiteurs sur le champ de foire, dès l’ouverture des portes, des génisses de la race limousine vivent déjà un moment clé de leur passage à Libramont. Pour leurs éleveurs, l’enjeu est de taille. Car, au-delà de la compétition qui les réunit, la Foire représente une vitrine importante pour mettre en valeur leurs animaux. Vincent Rabeux, le président du Herd-Book Limousin belge l'affirme :

La race se développe en Belgique. La Foire est l'occasion de montrer nos animaux. Nous prenons aussi des contacts avec des acheteurs potentiels. Au-delà du concours, du commerce se fait.

Et de commerce, il en est aussi question pour de nombreux exposants. Pendant ces quatre jours. Tout ce qui touche de près ou de loin l’agriculture se trouve et se vend dans les allées. Vendre, représenter sa marque, et surtout être visible sur le champ de foire : le leitmotiv de ces exposants. Laurent Scarnier est délégué commercial pour une firme de machine agricole :

Nous vendons du matériel durant la Foire. Certains clients attendent Libramont d'ailleurs pour négocier un bon prix.

Un peu plus loin, pour ce fabricant de râtelier, dont la société est installée à Munich (Allemagne), il s’agit d’une première participation à la Foire agricole de Libramont. Georg Pfeilschifter, directeur de l'entreprise :

Nous produisons ce râtelier depuis soixante ans. Nous sommes ici pour la première fois pour le présenter aux clients, et nous espérons trouver de nouveaux partenaires. C'est notre objectif.

Ce vendredi matin, politiciens et syndicats agricoles ont aussi parler “argent”, et principalement du futur budget de la PAC, la politique agricole commune. L’enveloppe européenne allouée à l’agriculture pour 2028 - 2034 est en cours de négociation. Les syndicats agricoles profitent alors de l’événement, et de sa caisse de résonance, pour alerter nos représentants politiques sur une potentielle diminution budgétaire. Philippe Duvivier, président de la FUGEA :

Avec une potentielle réduction de 20% du budget alloué à la PAC, on va vers un abaissement des normes sociales et environnementale. C'est une catastrophe. Et cela ouvre la porte vers accords internationaux comme le Mercosur dont nous ne voulons pas.

Dans le rang des politiques, on pouvait retrouver Yves Verougstraete (Les Engagés), député européen. Va-t-il porter la parole des syndicats au sein de l'hémicycle européen ? 

Clairement ! On va continuer à se battre pour que cette PAC soit financée correctement, pour faire comprendre également qu'un accord Mercosur n'a pas de sens. Nous devons produire ici et durablement. Mais cela doit être rentable.

Vous l’aurez compris, pendant que de nombreux visiteurs flânent dans les allées, d’autres jouent parfois gros en coulisse : le contraste de cette grande fourmilière libramontoise.