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Veau, mouton ou chèvre, qu'utilisaient les moines d'Orval pour leurs écrits ?

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 Publié le jeudi 09 novembre 2023 à 15:45 - Mis à jour le vendredi 10 novembre 2023 à 09:29    Arlon - Florenville

Dans le cadre de son cycle de conférences, l’Institut Archéologique du Luxembourg a récemment invité Nicolas Ruffini-Ronzani, docteur en histoire et co-auteur d’une étude originale sur les manuscrits médiévaux de l’abbaye d’Orval. Quand et pour quel usage les moines utilisaient-ils tel ou tel type de parchemin ?


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Comment les moines d’Orval utilisaient-ils les parchemins pour produire leurs écrits ? Prenait-il du tout-venant en fonction des stocks disponibles ? Choisissaient-ils une sorte de peau précise en fonction du type de document à produire ? Grâce à une précédente étude sur les manuscrits d’Orval qui a fait l’objet d’un colloque à l’abbaye en 2015, des chercheurs de l’université de Namur ont poussé plus avant les investigations.

Le résultat de leurs recherches a été présenté aux Archives de l'état à Arlon sur invitation de l'Institut Archéologique du Luxembourg. Une cinquantaine de personnes s'étaient déplacés pour cette conférence.

Nicolas Ruffini-Ronzani, docteur en histoire, explique comment, en gommant légèrement les parchemins, les chercheurs ont recueilli quelques infimes échantillons qui ont permis, en laboratoire, d’identifier le type de peaux animales utilisées par les moines d’Orval des XIIe et XIIIe siècles.

"On a essayé de comprendre les logiques de l'utilisation de peaux animales dans la fabrication de documents médiévaux que ce soient des manuscrits ou des chartes".

Des choix révélateurs d'une époque

Plus on voulait produire un écrit prestigieux, plus on utilisait du parchemin fabriqué avec de la peau de veau. Autre conclusion formelle, Orval n’utilisait pas de peau de chèvre, ce qui correspond aux rares sources disponibles où il n’est jamais fait question de troupeaux de chèvres dans la région. Orval se servait de peaux de veaux (plus qu’ailleurs) et de moutons. Et ce dernier, à partir du XIIIe siècle, a été très largement utilisé pour les chartes. Par peur des faussaires ? C'est une possibilité. Car gratter la peau de mouton pour y effacer un mot ou une phrase laisse des traces, beaucoup plus que sur une peau de veau.

Denis Henrotay, secrétaire de l’Institut, sera le prochain conférencier avec une présentation sur la continuité de l’habitat gallo-romain durant le Haut-Empire et l'Antiquité tardive, à la rue de la Semois, à Arlon. Ce sera la 14 décembre prochain, à 20h00, aux Archives de l'Etat à Arlon et l'entrée est gratuite.

Vous pouvez consulter la publication (en Anglais) de cette étude sur les manuscrits d'Orval en suivant ce lien.