Une vingtaine de citoyens se sont couchés à même le sol ce lundi matin devant l'entrée de la gare de Libramont. Réunis au sein de la Coordination Luxembourgeoise Asile et Migrations (Coluxam), ils enjoignent les gouvernements et communes de sortir les 2600 migrants de la rue.  

A l’heure des navetteurs ce lundi matin en gare de Libramont, une vingtaine de personnes se sont couchées à même le sol, bonnets sur la tête, enroulés dans un fin sac de couchage, comme seule protection contre le froid. A l’image des 2600 migrants, qui passent toutes leurs nuits à la rue, laisséspour compte, livrés à eux-mêmes…

"En Belgique, on est passé d'une crise de l'accueil à une politique du non-accueil. 
Depuis deux ans, le gouvernement fédéral a donné priorité aux femmes et aux enfants, ayant pour conséquences de mettre 2600 hommes à la rue, sans possibilité de logement"
Marie Willame, Coordination luxembourgeoise Asile et Migrations

Bien que les conventions internationales garantissent aux migrants le droit à un hébergement, le temps pour les autorités d'examiner leur demande, l’état s’est vu condamner pour manquement, plus de 8000 fois sur ces dernières années, par la Cour européenne des droits de l’homme et par des tribunaux belges. Renvoyant ses responsabilités, sur le dos des collectifs citoyens...

"Nous recevons au moins cinq appels par semaine, de personnes qui sont à la rue, qui ont froid et faim.
Quand une place se libère, on peut la donner, mais en dehors de ça... "
Raymond Debontridder, collectif d'accueil des migrants à Marbehan (Habay)

Réunis au sein de la coordination luxembourgeoise pour l’asile et la migration, les collectifs citoyens, le CNCD-11.11.11, le centre d’action laïque, le miroir vagabond, les équipes populaires et syndicats en appellent d’urgence à une plus juste répartition de l’accueil sur l’ensemble des communes et CPAS.
Pour épargner à ces 2600 personnes de passer l’hiver à même le sol.

Christophe Thiry