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Manhay : Y aura-t-il une porcherie industrielle sur les hauteurs d'Odeigne ?

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 Publié le lundi 20 juin 2022 à 15:37 - Mis à jour le lundi 20 juin 2022 à 21:57    Manhay

C'est un projet vieux de 12 ans qui refait surface à Odeigne, dans la commune de Manhay. Des habitants s'inquiètent de la construction d'une porcherie industrielle pour des raisons environnementales. Ces riverains ont déjà eu gain de cause au Conseil d'Etat à plusieurs reprises, mais le permis est à nouveau délivré à l'exploitant agricole. 


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En août 2010, Philippe Wuidar nous expliquait vouloir diversifier son activité agricole après la crise du lait, via la construction d'une porcherie abritant 1200 porcs. Un projet que des riverains ne voulaient pas voir au regard des nuisances et de la préservation de l'environnement qu'ils disaient "menacé" vis-à-vis des rejets d'azote liés au lisier. Des arguments entendus par le Conseil d'Etat qui décidera, en 2014, de casser le permis remis par la Région wallonne. Mais le dossier ne s'est pas arrêté là.

Voici le reportage réalisé en 2010 (à partir de 0'45'') :

Trois recours au Conseil d'Etat

Lucrèce Henrard fait partie des habitants opposés à cette porcherie. Elle explique qu'un comité de village s'est battu à plusieurs reprises pour empêcher la construction. "Il y a eu trois recours au Conseil d'Etat, trois annulations des permis. Et récemment, on a vu arriver une affiche disant que la Région wallonne estimait que son avis préalable de 2010, qu'elle n'a jamais réactualisé, devenait le permis définitif de bâtir et d'exploiter".

Pour Philippe Wuidar qui a bien voulu nous rencontrer, mais pas s'exprimer à notre micro, le projet de porcherie n'est plus vraiment une priorité, mais la procédure n'a pas été éteinte pour autant. L'agriculteur explique que si le permis est cette fois bel et bien confirmé, la construction de la porcherie sera à nouveau réfléchie. Pas de quoi rassurer les habitants qui craignent un déversement de nitrate important au niveau du plateau des Tailles, mais également de l'Aisne, cet affluent de l'Ourthe où vivent des espèces en danger critique. 

18.000 euros dépensés 

Partant de là, les habitants s'apprêtent donc à introduire un quatrième recours au Conseil d'Etat, mais expliquent avoir déjà beaucoup donné de leur temps et de leur argent. "18.000 euros de frais pour arriver à la case départ. Certains sont dégoûtés de la politique de cette Région wallonne qui est censée protéger notre environnement", conclut Lucrèce Henrard.

Actuellement, les porcheries industrielles font polémique de l'autre côté de la frontière linguistique, où les rejets d'azote sont considérés comme problématiques. À Odeigne, le débat, qui dure depuis douze ans déjà, ressemble à une histoire sans fin.


Nicolas Lefèvre