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La traque-affût : une nouvelle technique de chasse dite plus ethique

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 Publié le mardi 22 octobre 2024 à 14:38 - Mis à jour le jeudi 24 octobre 2024 à 16:02    Bertrix - Bouillon - Florenville - Herbeumont - Paliseul - Tintigny

La saison de la chasse est lancée.  Le Parc national de la Vallée de la Semois veut encourager le développement de la traque-affût : une méthode de chasse qu'il estime plus éthique, plus respectueuse du gibier.  Immersion en forêt domaniale d'Herbeumont.


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Comme chaque début de journée, les chasseurs se réunissent pour le rond du matin. Rappel des règles de sécurité et du gibier autorisé à être tiré.  "Vous ne pouvez tirer qu'à 40 mètres maximum et votre balle doit s'enterrer absolument", explique Victor Elvinger, l'organisateur de la chasse, à la quarantaine de chasseurs réunis autour de lui.

Après le briefing, les chasseurs partent se positionner sur leur mirador.  Ceux-ci sont placés au sein même de l'enceinte de chasse, le long des lignes de coulée, aux endroits où les animaux ont l'habitude de passer.  Au loin, on entend à peine les cris des traqueurs et les aboiements de leurs chiens.  Pas de son de cornes, contrairement à la chasse traditionnelle.  L'ambiance est plutôt silencieuse.  "On n'a pas l'habitude, s'étonne Brieuc de Crombrugghe, qui expérimente cette technique pour la seconde fois.  En tant que chasseur, on a l'adrénaline qui monte quand on entend les chiens arriver.  Ici, on est sans cesse sur le qui-vive, on est attentif au moindre craquement.  ça me plait moins, je dois avouer que c'est moins palpitant."

Pendant que les chasseurs patientent...  Les traqueurs, vêtus en orange fluo, parcourent l'enceinte calmement afin de lever le gibier et d'essayer de le débusquer.  "L'idée est en effet de juste déranger le gibier, pour le faire se déplacer, mais pas fuir à des kilomètres, précise Benjamin De Potter, agent des forêts pour le Service public de Wallonie.  Il passera au pas devant le chasseur qui pourra l'identifier et décider de le tirer ou non.  Avec un chasseur suffisamment expérimenté, une seule balle suffit alors à tuer l'animal."

Moins de balles et moins de stress pour les animaux 

Si les responsables du Parc national de la Vallée de la Semois veulent convaincre les gestionnaires de chasse de pratiquer la traque-affût, c'est parce qu'ils estiment que celle-ci est plus éthique et plus respectueuse des animaux.  "Le gibier est moins stressé.  S'il n'est pas tiré, il s’enfuira moins loin de sa zone d'habitat, assure Pierre Martin, chargé de mission grande faune au Parc national.  Les tirs sont généralement plus efficaces.  On utilise moins de balles en traque-affût qu'en chasse traditionnelle.  Il y a aussi moins de risque de rater son tir, de blesser l'animal et de le faire souffrir inutilement."

La traque-affût permettrait également de chasser moins de jours et d'atteindre plus rapidement les plans de tir, nécessaires à un bon équilibre forêt-gibier.  "Et ainsi permettre un meilleur partage avec les autres usagers de la forêt (balade, sport, etc.)," assure le chargé de mission. 

3500 hectares concernés

L'objectif du Parc national de la Vallée de la Semois est que 3500 hectares de son territoire soit chassé en traque-affût d'ici 2026.  "Actuellement, nous sommes à 50% de cet objectif, précise Pierre Martin, essentiellement dans des forêts domaniales parce que nous travaillons en étroite collaboration avec le DNF et que celui-ci l'a imposé dans les baux de location des gestionnaires de chasse.  Mais à termes, nous aimerions que des privés soient aussi convaincus par cette technique, parce qu'ils auront vu qu'elle fait ses preuves."

Les résultats seront analysés en fin de saison de chasse pour vérifier si les plans de tir ont pu être atteints et si la traque-affût est aussi efficace que la chasse à cor et à cri.


Julie Fohal