Info

La Clairière contrainte de suspendre son projet d’extension à la Ferme des Roses

video loading
loading video
 Publié le jeudi 12 août 2021 à 14:47 - Mis à jour le jeudi 12 août 2021 à 15:45    Arlon - Florenville

 La Clairière est contrainte de reporter son projet d'extension à la Ferme des Roses à Florenville. La nouvelle construction devait héberger 24 adultes, autistes ou lourdement handicapés. Mais le montage budgétaire a été mis à mal par le réinvestissement du gouvernement français dans la prise en charge de ses propres bénéficiaires.


Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions


Sur ses deux implantations d’Arlon et Florenville, La Clairière dispose de cinq agréments et accompagne plus de 70 adultes en situation de handicap, de modéré à sévère. A la Ferme des Roses, 13 adultes vivent en autonomie partielle.  Les 24 places supplémentaires prévues dans son projet d'extension devaient être réservées à du handicap lourd et de l’autisme sévère. Faute de subsides régionaux, l’asbl envisageait de compenser une partie des coûts, en réservant ¼ des nouveaux lits à des résidents français, dont le système et le niveau de remboursement de l'assurance maladie diffèrent radicalement du niveau wallon… "Lorsque des bénéficiaires français sont pris en charge par des institutions wallonnes, le financement est global et inclut les charges d'infrastructure. Ce qui n'est pas le cas en Wallonie", précise Carine Steux, directrice de La Clairière. "Chez nous, nombre de bâtiments sont sur fonds propres. Dans le cadre de la nouvelle extension, les six lits prévus pour des bénéficiaires français permettaient de supporter une partie des coûts. Ce ne sera pas le cas..."

Le moratoire français qui chamboule les projets…

Sous l'impulsion du président Macron, le gouvernement français a décidé de réinvestir  et d’augmenter le nombre de places dans ses centres d’accueil pour personnes porteuses de handicap. Comme le détaille la Secrétaire d'Etat Sophie Cluzel dans sa réponse adressée au député-bourgmestre Benoît Piedboeuf, l’Etat a aussi figé, à la date du 28 février 2021, le nombre de ses bénéficiaires, déjà pris en charge en Wallonie et qu'elle continuera à financer via l'assurance maladie. Pas question d'en financer davantage. Pour La Clairière, qui n'accueillait pas encore de résidents français, ce ne sera donc pas possible. L'association n'a d'autre choix que de suspendre le dossier, revoir ses plans et son budget. "Nous avons le permis de bâtir et nous allions commencé la construction, se désole Carine Steux la directrice de l'asbl. Nous avions aussi beaucoup travaillé sur l'encadrement à mettre en place. Mais le moratoire décidé par la France vient tout chambouler." 

Pour l’asbl La Clairière, 2021 devait être l'année de son 50ème anniversaire, et celle du lancement des travaux d’extension à la Ferme des Roses à Florenville.  Si les festivités ont juste été reportées d’un an à cause de la pandémie, l’assocation est contrainte de suspendre son projet de 24 lits. Le temps de trouver une solution, et ainsi répondre aux demandes des familles...

Des conventions avec les institutions partenaires

A noter que pour les établissements qui prennent déjà en charge des résidents français, le gouvernement a prévu d’établir des conventions avec chacun d’entre eux. Histoire de contrôler et  vérifier la qualité de l’accompagnement, et ainsi éviter des dérives et manquements comme récemment dénoncé au domaine de Taintignies dans le Hainaut.


Christophe Thiry