Les chauffeurs en charge des collectes des PMC sur la zone Idélux réclament une revalorisation, à hauteur des salaires pratiqués dans le privé. Idélux met en avant d'autres avantages propres à l'intercommunale et au service public. Les nouvelles collectes des PMC ont été lancées le 1er octobre et sont assurées par l'intercommunale.

Une mobilisation de ses chauffeurs deux mois à peine après le lancement des premières tournées PMC, voilà bien une situation qu’Idélux n’aurait pas imaginée. Depuis le 1er octobre, plus d’une trentaine de ses agents ont changé de métier et sont passés, sur base volontaire, de préposés dans les recyparcs à chauffeurs de camions de collectes. "Entre ce qu'on faisait dans les parcs à conteneurs et ce qu'on fait maintenant, le travail est plus compliqué, témoigne Alexis Rolet délégué syndical CSC. On doit faire plus attention. On a la vie des chargeurs sous notre responsabilité."

3 euros en moins que dans le privé

Même si Idélux a l’avantage des chèques repas, augmentés tout dernièrement, d’une assurance groupe, de la prise en compte de l’ancienneté, et de l’inscription de ses chauffeurs dans une catégorie salariale supérieure, la différence entre le public et le privé s’élève à quelque trois euros bruts de l’heure, en début de carrière. "Les chauffeurs sont passés de la catégorie B à la catégorie C (plus avantageuse). Mais cela ne s'est pas traduit par une augmentation salariale. Pourquoi ? Parce que les échelles se recoupent sur une longue période," regrette Dominique Wilkin secrétaire régional CSC Services publics. "Les chauffeurs viennent de commencer dans un nouveau métier, avec du nouveau matériel. Il y a des réglages à faire, comme le programme GPS qui doit encore être adapté. Mais ces adaptations doivent se faire dans le dialogue, et c'est ce que nous réclamons."

"Une action précipitée"

Contactée, la direction d’Idélux ne cache pas son étonnement quant au timing de l’action. "Je leur ai déjà dit, cette demande est quelque peu prématurée, regrète Fabian Collard. Les collectes ont débuté il y a deux mois et nous devons attendre que les choses se mettent en place, dans les tournées et sur les recyparcs, pour évaluer les implications réelles."  Le directeur général rappelle aussi le choix  qui a été fait par l'intercommunale de maintenir l’emploi de ses agents "en organisant elle-même la collecte des PMC, en offrant les formations au permis C, en investissant dans le charroi,  plutôt que de la confier à des sociétés privées, déjà en charge des autres tournées. "
Alors que les contrats pour les collectes compostables et fractions résiduelles doivent être renégociées en 2022, faut-il y voir une forme de chantage à la privatisation ? Le syndicat n'est pas dupe : "Ça fait partie des arguments de négociation. On salue la décision de l'intercommunale d'avoir maintenu l'emploi, mais elle doit accepter d'entendre les revendications de son personnel" insiste Dominique Wilkin.

Depuis lors, direction et syndicats ont convenu de se revoir dès après le 10 janvier. Avec cet élément en plus qui pèsera dans la balance : le secteur manque de chauffeurs…

Christophe Thiry