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Gouvy : une famille menacée d'expulsion

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 Publié le jeudi 07 octobre 2021 à 16:59 - Mis à jour le mercredi 17 novembre 2021 à 09:08    Gouvy

C'est la mobilisation du côté de Gouvy, où quelques citoyens s’insurgent contre l’expulsion d’une famille originaire du Salvador, alors que le papa est en contrat d’apprentissage dans une entreprise de la région.


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Giovany Sotto, son épouse et leur fils de 10 ans sont en Belgique depuis novembre 2019.  À leur arrivée en Belgique, ce père de famille a cherché des opportunités pour travailler.  Depuis le mois de février, Giovanni se forme au métier de couvreur et installateur de panneaux photovoltaïques dans l’entreprise Lejeune & Fils, basée à Gouvy.

Mais en ce début de semaine, Giovanni a reçu l’ordre de quitter le centre Fedasil de Bovigny pour rejoindre un autre centre à Jodoigne - avec la menace d'être expulsé du territoire belge.  Pour son patron, qui comptait l’engager en CDI dès ce 18 octobre, c’est l'incompréhension. 

"C'est incompréhensible humainement et économiquement, s'insurge Benoit Lejeune, le gérant de l'entreprise de toiture Lejeune & Fils.  Humainement car Giovanni travaille, sa femme apprend le français et leur fils est scolarisé.  Ils sont intégrés dans notre commune. Et économiquement, notre secteur est en pénurie de main d’œuvre.  Or on nous arrache du personnel motivé et que nous avons pris du temps à former."

Une question de risque pour la sécurité des personnes

Nous avons voulu comprendre l'incohérence d'une telle situation, car le cas de Giovanni et sa famille n’est pas isolé.  Pour y voir plus clair, nous avons d'abord contacté la porte-parole de Sammy Mahdi, le secrétaire d’état à l’asile et à la migration, qui ne souhaite pas commenter un cas individuel et nous renvoie vers le CGRA, le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides, en charge de ces dossiers.

"Au niveau du CGRA, chaque dossier est examiné individuellement", explique Damien Dermaux, le porte-parole du CGRA.  "Et on se pose 1 seule et unique question : quel est le risque encouru par une personne qui a demandé l'asile en Belgique et qui doit retourner dans son pays d'origine ?  On va se prononcer sur cette seule et unique question pour décider s'il y a lieu d'accorder un statut de réfugié, parce qu'il y a une crainte fondée de persécution ou est-ce qu'il y a lieu d'accorder le statut de protection subsidiaire lorsqu'il y a un risque d'atteinte grave dans un contexte de guerre civile."

Le fait de s’intégrer ou d’avoir trouvé un travail en Belgique n’entre donc pas en compte dans l’analyse du dossier des familles demandeuses d’asile.

Mais les proches de Giovanni Soto et sa famille ne comptent pas en rester là.  Benoit Lejeune, son patron, lui a trouvé un logement dans la commune et la mobilisation s’organise du côté de l’association de parents de l'école de Bovigny que fréquente leur fils.  Giovanny, quant à lui, voudrait juste qu'on le laisse "recommencer sa vie".

 


Julie Fohal