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Elles ont repris une formation d'institutrice... en horaire décalé

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 Publié le mercredi 17 avril 2024 à 16:24 - Mis à jour le mercredi 17 avril 2024 à 20:54    Bastogne

Depuis la rentrée de septembre 2023, l'Henallux Bastogne propose une formation d'institutrice en horaire décalé. Une dizaine de personnes y ont pris part, et mènent de front études, métier et vie de famille.


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Au cours de géographie ce jeudi matin : une petite trentaine d’élèves inscrits en première année d’études d’instituteur primaire. Tous sortis de rhéto l’an dernier. Tous ? Pas tout à fait… 

Elles ont entre 25 et 39 ans. Elles sont parents pour la plupart et ont exercé ou exercent encore  une profession, comme employée dans une mutuelle, psychologue ou responsable des ressources humaines. Parmi elles, un jeune a même exercé comme boulanger. 
Ces neufs étudiantes, un peu plus âgées, sont  les premières à suivre la formation pédagogique pour institutrices et instituteurs  primaires ouverte, pour la première fois depuis septembre sur le site de l’Henallux à Bastogne, en horaire décalé…

"Nous avions déjà reçu des demandes en horaire de jour, de personnes qui avaient déjà une expérience professionnelle et qui souhaitaient reprendre des études pédagogiques"
"Nous nous sommes dit, pourquoi ne pas proposer nos formations en horaire décalé"
Nicolas Stilmant chargé de cours et de communication à l'Henallux.

La formation en décalé s’appuie sur trois jours de cours par semaine. En soirée le mardi, et toute la journée, les jeudis et samedis. Un rythme intense qui a contraint  une moitié des inscrits à rapidement lâcher prise. Ces neufs autres se sont accrochés et ont même passé plutôt brillamment  les examens de janvier.

"Ça demande d'être rigoureux dans l'organisation. Mais pour moi le plus important est le soutien de la famille"
Pauline Copin, étudiante en 1ère année institutrice
et co-responsable dans un foyer pour jeunes à Luxembourg.

"J'avais une appréhension à l'idée de reprendre l'école, de devoir réétudier de la matière, mais une fois lancée je me suis vite réhabituée. Mais il est clair que je peux moi-aussi compter sur le soutien de mes proches", ajoute Nine Loiseau, secrétaire de direction dans une école fondamentale.

En horaire décalé, le cursus et les compétences à atteindre sont identiques aux cours réguliers. Mais l’approche est différente. L’appréhension, compréhensible, face aux études, à la mémorisation, voire même aux outils informatiques, se voit compensée par l’expérience de vie et professionnelle.  

"Ils cherchent davantage à approfondir et ont des questions de compréhension différentes. Mais  je remarque clairement une différence de niveau entre la classe qui partage certains cours avec les adultes en horaire décalé et l'autre classe de jour où il n'y a pas ces échanges", remarque François Gochel, professeur de géographie à l'Henallux Bastogne.

"On peut aller plus en profondeur sur certains sujets et avancer plus vite sur d'autres", confirme Nicolas Stilmant.

Alors que le métier d’enseignant n’attire plus aussi facilement les nouvelles générations, d’autres ont fait le choix d’y réorienter leur nouvelle carrière.
Un choix réfléchi, valorisant et enrichissant,   pour eux-même, pour leur professeurs, et demain à n'en pas douter, pour leurs futurs élèves…


Christophe Thiry