Economie

Expulsé au Salvador, Giovanny Soto est de retour chez Lejeune et Fils et décroche son permis de travail

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 Publié le mardi 20 mai 2025 à 16:36 - Mis à jour le mardi 20 mai 2025 à 18:16    Gouvy - Houffalize

Forcé de quitter le territoire à la mi-décembre, Giovanny Soto a repris le travail ce mardi matin chez Lejeune et Fils à Gouvy. Cette fois, c'est pour de bon : Giovanny dispose d'un permis de travail dans un métier en pénurie.
Des mois durant, l'employeur a bataillé pour garder son ouvrier qualifié.

Nous vous avons déjà parlé à plusieurs reprises depuis 2021 de ce combat mené par Benoît Lejeune, ce patron d’entreprise de Bovigny, en vue de faire reconnaître la présence sur notre territoire de deux de ces travailleurs.

Giovanny Soto, salvadorien, et Billy Sacko, guinéen,  avaient été reconnus comme demandeurs d’asile, avaient reçu une formation FOREM et bénéficiaient de contrat de travail dans un métier en pénurie. Tout semblait rouler jusqu’au jour où ils se sont vus signifier l’ordre de quitter le territoire. Cette situation ubuesque qu’avait dénoncée Benoît Lejeune, vient de trouver une issue favorable, en partie du moins, avec le retour officiel de Giovanny Soto.

Ce mardi matin, le Salvadorien a recommencé à travailler en Belgique, pour de bon. Fini le stress et l’incertitude.  Giovanny a décroché le précieux sésame : son permis de travail unique. Sa famille peut entrevoir enfin son avenir en Belgique

"Nous avons atterri jeudi et dès le lendemain, mon fils est allé à l'école. Quand il est rentré, il m'a dit "papa, j'ai retrouvé mes copains"
Giovanny Soto, ouvrier chez Lejeune et Fils

L’émotion à l'évocation des retrouvailles est à la hauteur de la bataille menée, par lui et son employeur. Depuis 2021, Benoît Lejeune n’a eu de cesse de dénoncer l’absurdité d’une législation belgo-belge capable de financer des formations, légaliser des contrats, offrir une sécurité sociale, percevoir des impôts… et néanmoins refuser d’accorder le droit d’asile.
Benoît Lejeune se souvient de ce 15 novembre 2024 et de cette visite impromptue de l’auditorat du travail. C’est la douche froide…

"L'inspectrice nous a fait comprendre que nous risquions d'être poursuivi pour traite des êtres humains. Ça pouvait nous conduire à la prison. Nous n'avons pas eu d'autre choix que de signifier leur licenciement, à Billy et à Giovanny"
Isabelle Fraiture, cheffe d'entreprise

Giovanny Soto fait le choix de retourner au Salvador, et de réintroduire de là-bas,  une demande de permis de travail unique pour métier en pénurie.

"Nous avons continué à l'aider. Nous avons fait toutes les démarches possibles ici pour l'aider à introduire sa demande de permis de travail, remplir plein de formalités... Toutes choses qui auraient pu se faire depuis la Belgique. Quelle perte de temps et d'argent !"
Benoît Lejeune chef d'entreprise

 Si l’histoire de la famille Soto se termine bien, celle de Billy Sacko a pris une autre tournure.
Menacé lui-aussi d’expulsion, l’ancien chef d’équipe de chez Lejeune,  travaille désormais quelque part en Europe, dans la clandestinité…


Christophe Thiry



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