Le réseau électrique wallon est sous tension.
Pour faire face aux défis liés à la transition énergétique et aux nouvelles formes de consommation, ORES doit renforcer son réseau.
Le gestionnaire appelle à un réinvestissement évalué entre 2,8 et 4,3 milliards. Les communes luxembourgeoises, au travers de Sofilux, sont sollicitées pour 30 millions.
L'administrateur délégué d'ORES Fernand Grifnée est venu ce mardi matin défendre son plan d'investissement auprès des communes luxembourgeoises.
Face aux défis liés à la transition énergétique et aux nouvelles formes de production et de consommation, ORES doit renforcer son réseau.
Le gestionnaire appelle à un réinvestissement évalué entre 2,8 et 4,3 milliards.
"Ce sont des hypothèses que nous avons menées au regard de ce qui se met en place, au niveau des batteries, de la décarbonation, ... des nouveaux usages qui augmentent de façon totalement inattendue par rapport à ce que nous prévoyions. Je ne cache pas que nous avons été dépassés par cette transition énergétique. Ça va plus fort, plus vite. Nous devons aller aussi plus fort, plus vite"
Fernand Grifnée, administrateur d'ORES
"Une amélioration sera apportée par décret wallon, en préparation, pour mettre en place une forme flexibilité, qui permettra aux entreprises de s'installer et de réserver une puissance disponible à certaines périodes. Ce qui n'est pas possible aujourd'hui"
Camille Maitrejean, présidente du conseil d'administration de ORES
Pour financer ses investissements, ORES fera appel à l'emprunt, pour une bonne partie, négociera avec la Région, pour une autre, et se tourne vers ses actionnaires communaux. 300 millions sont demandés aux communes, dont 33 pour les luxembourgeoises, au travers de Sofilux, actionnaire à 11% dans ORES.
"ORES va continuer à nous verser les dividendes. Jusqu'ici nous ristournions la moitié des montants aux communes. Pour faire face à la demande de recapitalisation d'ORES, nous avons fait le choix à Sofilux de thésauriser ces montants (8 millions par an) et de les réinvestir.
Denis Collard, président de Sofilux
Pour une commune comme Florenville, le manque à gagner s'élève à 80.000€. "Bien sûr que ce n'est pas facile budgétairement parlant. Mais nous recevons tous les jours des demandes de porteurs de projets qui ne savent pas si demain, ils sauront se raccorder au réseau. Faut-il recevoir les dividendes ou investir dans le réseau ? Je pense qu'il faut oser prendre les décisions qui s'imposent pour ne pas grever le développement économique", réagit Camille Maitrejean, bourgmestre de Florenville.
Si Sofilux à sa création est entrée dans l'actionnariat d'ORES, l'intercommunale a depuis investi dans d'autres domaines : dans l'éolien terrestre (près de Hondelange), dans de l'éolien off-shore, dans des parcs à batteries. "Et nous allons continuer à investir, en bon père de famille, pour continuer à dégager des moyens pour les communes", assure Denis Collard.
Et à la question de savoir si Sofilux considère toujours TV Lux comme un investissement à maintenir pour répondre à un besoin d'information de proximité en Luxembourg, ou une charge dont il faut se délester, la réponse du président est sans équivoque : "Pas du tout, ça fait partie de l'ADN de Sofilux. Je pense que tout le monde connait les statuts de Sofilux, le soutien à TV Lux y est inscrit".
Peut-être y a-t-il des divergences de vues, mais je crois pouvoir dire, au nom de Sofilux, qu'il n'y a aucune volonté de nuire à TV Lux. Nous avons un passé en commun, et encore des choses à faire. Néanmoins, on se dit que s'il y a possibilité de trouver d'autres moyens, pendant deux ans, pour soutenir TV Lux, ça nous permettrait de mieux faire face aux échéances de recapitalisation. Sans remettre en péril les subsides à TV Lux. Je rappelle que ceci est temporaire, pour deux ans. Et dans tous les cas, il n'est pas dans nos intentions de laisser tomber TV Lux, très clairement."
Denis Collard, président de Sofilux