Un projet de quartier résidentiel de 34 habitations au centre du village d’Izel a été dévoilé ce mardi soir aux habitants de Chiny.
Le projet se veut esthétique, durable et d'une faible densité. Mais le caractère privé des voiries, parcs et espaces extérieurs suscite des inquiétudes.
Près de 4 ha de prairies et fonds boisés, situés à l’arrière de l’église et du cimetière, voilà où devrait s'étendre le nouveau lotissement d’Izel.
La conception a été confiée à un bureau arlonais avec pour mission d’y concevoir, plus qu’un éco-quartier, un quartier durable répondant à une vingtaine de critères.
"On ne va pas se limiter à un toit vert. Le caractère durable d'un quartier se définit selon vingt-cinq critères lié à l'aménagement, à l'écoulement des eaux, aux espaces verts... Nous avons l'ambition de répondre à une vingtaine d'entre eux au minimum"
Cédric Ricco, architecte Are Archi
Les premières esquisses ont été dévoilées ce mardi soir au château du Faing, au cours de la réunion d'information préalable, obligatoire au regard de l'étendue du projet.
Les plans laissent entrevoir deux espaces verts arborés, un ou deux bassins d’orages, une plaine de jeux, un bâtiment public de type crèche ou supérette "dont la destination sera réfléchie avec les riverains", et 34 parcelles, pour habitations unifamiliales, de deux à six personnes.
34 maisons ? C’est près de trois fois moins que la densité préconisée dans le schéma de structure communal de Chiny, qui parle de 20 à 25 maisons par hectare.
Un choix du promoteur qui devrait rassurer les riverains, moins de maisons c'est moins de voisins, mais qui créerait un précédent sur la commune, et qu’il faudra justifier…
"En cette matière, il existe deux réglementations qui se contredisent. Nous nous sommes basés sur la plus favorable pour développer un quartier qualitatif. Si on obtient de la commune, nous devrions pouvoir défendre un tel projet"
Cédric Ricco, architecte Are Archi
Au bout du processus, ce sera au collège de trancher, mais on n'en est pas encore là. Dans l'immédiat c'est à l'inquiétude des riverains directs et habitants de Chiny qu'il faut répondre.
"Moi je me demande à qui seront destinés ces logements ? A des frontaliers, à des couples qui ont les moyens ? Chiny manque de logement pour personnes seules ou divorcées, je ne suis pas sûre que ça réponde à ce besoin"
Françoise Louveau, présidente de la CCATM - commission communale d'aménagement du territoire et de mobilité
L’autre singularité du projet est son caractère privé.
Les deux voiries d’accès, les trottoirs, les sentiers de promenade resteront en co-propriété, gérés, entretenus, voire déneigés, par le ou les propriétaires, et non pas par la commune.
"En matière de voiries publiques, on est contraint par un cahier de charges qui impose une série de normes contraignantes. Dans le cadre de voiries privées, le promoteur peut faire ses propres choix. Sans compter que ce caractère privé peut être intéressant pour la commune qui n'aura pas à supporter les frais d'entretien"
David Bouquelle, géomètre - bureau d'études voiries
Une partie des échanges ont néanmoins porté sur le maintien de l'accessibilité à ce quartier et à ses espaces verts, pour les personnes extérieures.
La question est revenue à plusieurs reprises, sans vraiment convaincre.
"Vont-ils mettre des barrière et limiter les accès ? Leur réponse n'est pas claire. On nous parle d'intentions, mais demain ? Or il suffirait de prévoir une servitude par exemple, qui garantirait l'accès à tous dans le temps"
Thomas Claessens, habitant de Chiny
Les arguments sont revenus après la réunion publique, directement avec le propriétaire jusque là resté quelque peu en retrait.
Promoteur immobilier en ville, l’homme d’affaires anversois cherche ici une autre orientation, durable et rurale. Parallèlement à Izel, Kris Rombouts vient de lancer d’autres pistes sur Tenneville et Musson.
Les habitants ont quinze jours, jusqu’au 10 décembre, pour faire part de leurs remarques et observations, qui seront ajoutées à l’étude d’incidence.
L’enquête publique, quant-à elle, devrait être lancée pour l’été prochain.